Sommet Afrique-France : les chefs de diplomatie ouvrent le bal
Le ministre malien des Affaires étrangères et son homologue français

Sommet Afrique-France : les chefs de diplomatie ouvrent le bal

Ouverture ce matin à Bamako des travaux du 27ème sommet Afrique-France. Au menu des échanges, les thématiques paix et sécurité, économie et développement, l’immigration, ainsi que les solutions à ces défis. En prélude à la rencontre des chefs d’Etat, prévue demain, les ministres des Affaires étrangères se penchaient ce matin sur les questions prioritaires. Alors qu’au même moment, la Coalition internationale des « Sans Papiers » tient son contre-sommet et exige la régularisation de tous les sans papiers.

Sur 60 délégations, une quarantaine a confirmé sa participation. Toutes devraient être à Bamako aujourd’hui.
Les ministres africains et français des affaires étrangères ont été accueillis hier par leur homologue malien. Abdoulaye Diop a offert un dîner à ses hôtes. Quand aux chefs d’Etat du continent africain, ils ont commencé à arriver ce matin. Le président français, lui, est attendu demain. François Hollande devrait passer à Gao d’abord où il rencontrera les soldats français avant d’atterrir à Bamako.
Cette première journée a été consacrée en grande partie à la réunion ministérielle préparatoire du 27ème sommet Afrique France tenue ce matin. L’atelier a commencé par les discours des ministres malien et français des affaires étrangères, Abdoulaye Diop et Jean Marc Ayrault. Cette rencontre avait trois objectifs. La présentation et validation du projet de programme, l’adoption du projet de déclaration finale du sommet et celle du relevé des conclusions de la réunion elle-même.
Le projet de la déclaration finale du sommet de Bamako pour le partenariat, la paix et l’émergence est axé sur deux points essentiels. Le premier concerne les défis et menaces à la paix, notamment la lutte contre le terrorisme et les trafics en Afrique. Le second est focalisé sur l’économie et le développement, à travers l’émergence, pour une croissance inclusive et créatrice d’emplois.
La journée de demain s’annonce très chargée. Après la séance inaugurale du sommet, deux séances à huit clos se tiendront au Centre international de conférence de Bamako. L’une sur la paix et la sécurité et l’autre sur l’économie et le développement. La restitution des travaux des foras qui se sont tenus parallèlement se feront au tour d’un déjeuner offert par le président malien IBK.
Une conférence de presse, animée par les présidents maliens et français, Ibrahim Boubacar Keïta et François Hollande, bouclera le 27ème sommet Afrique-France tenu à Bamako.

En prélude à la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tient demain, c’était la réunion préparatoire des ministres des affaires étrangères ce matin. Au cours des travaux les chefs de la diplomatie des pays africains et de France ont travaillé à la validation du projet de programme et l’adoption de la déclaration finale du sommet. A l’ouverture des travaux, le ministre français des affaires étrangères a déclaré que l’organisation de ce sommet à Bamako est le témoignage de la confiance placée en l’avenir du Mali. Selon Jean Marc Ayrault, les discussions de demain entre les chefs d’Etat et de gouvernement vont essentiellement porter sur les questions de sécurité et de maintien de la paix. C’est la première grande rencontre internationale au Mali depuis la crise de 2012. Selon Abdoulaye Diop, ministre malien des affaires étrangères, la présence des délégations africaines est le symbole de la confiance que les partenaires du Mali ont placée en lui :
« Le fait que tout le monde soit là, ça veut dire que nous n’avons pas peur, nous allons continuer à lutter contre le terrorisme et nous allons à une vie normale, mais aussi la création d’opportunités économiques pour nos pays ».

Le ministre malien des affaires étrangères estime que, le terrorisme et la criminalité organisée sont aujourd’hui les grands défis à relever pour l’Afrique et le monde. Selon lui, il faut une conjugaison des efforts afin d’arriver à bout de ces menaces : « Le terrorisme, la menace sécuritaire ou les menaces sécuritaires, le crime transnational organisé sont des défis importants qui requièrent d’abord une mutualisation des efforts entre africains d’une part, mais aussi un partenariat avec l’extérieur du continent dont la France qui est quand même un partenaire stratégique important du continent d’autre part. Il s’agit de voir ensemble comment nous pouvons travailler à partir de nos propres capacités nationales, mais aussi des capacités des pays africains, de voir quel rôle la France, l’Union européenne et d’autres acteurs peuvent venir en soutien ».

A l’issue de ce 27e sommet les participants devraient donc trouver des mécanismes et des moyens afin de pouvoir faire face à ces menaces sécuritaires. Le Sommet Afrique-France se tient alors depuis mardi les militants de la Coalition internationale des « Sans papiers » sont réunis à Bamako pour un contre-sommet. L’un des thèmes abordés au cours a porté sur l’immigration. Les « Sans Papiers » exigent la régularisation de tous les immigrés en situation irrégulières et la protection des migrants par les autorités africaines. Anzoumane Sissoko est le porte-parole de la Coalition internationale des « Sans Papiers » et migrants. Il est au micro de Moumine Sindébou :
« L’Afrique doit tout faire pour demander à la France de l’aider à se développer. Mais ce développement ne peut pas se faire sur le dos des migrants. Il faut refuser tout amalgame avec les accords qui lient le développement de l’Afrique au retour des migrants. Donc on peut demander le développement de l’Afrique à la France, en même temps, régulariser les migrants qui sont en France et en Europe. Les chefs d’États africains qui se réunissent à Bamako doivent demander à la France clairement la régularisation globale de tous les migrants, et d’aider à développer des infrastructures, des écoles dignes de ce nom, dans tous les secteurs où il peut y avoir de création d’emplois. Et ça permet aux jeunes de rester en Afrique et notamment au Mali. Notre combat est de faciliter l’accès aux visas. Que quelqu’un qui veut aller aux États-Unis, qu’on ne lui refuse pas le visas parce qu’il est noir ou qu’il vient d’un pays pauvre. Si nous avons la liberté de circuler et de s’installer, il n’y aurait pas de mort en méditerranée. Que le passeport Malien, Sénégalais, Ivoirien soit égale au passeport Français, Allemand et Américain ».

En marge du 27ème sommet Afrique-France, se tient également le forum économique Afrique-France à Bamako. Le président du MEDEF ainsi qu’une soixantaine de chefs d’entreprises françaises se sont réunis aujourd’hui à Bamako. Selon Pierre Gattaz, patron du MEDEF, cette rencontre devrait permettre de relancer le partenariat entre le continent et la France sur de nouvelles de base.