Les groupes armés et l’opposition boycottent la Conférence d’entente nationale.
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Les groupes armés et l’opposition boycottent la Conférence d’entente nationale.

Les groupes armés du Nord et l’opposition politique ont décidé ce vendredi de boycotter la conférence d’entente nationale.Ces différentes parties reprochent au gouvernement sa démarche unilatérale dans l’organisation ainsi que la non prise en compte des leurs suggestions.

La Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plate-forme ont annoncé hier soir qu’ils ne prendront pas part à la conférence d’entente nationale.
« Nous CMA et Plate-forme, conformément à nos engagements pris dans l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali et vis-à-vis des populations ne pouvons prendre part à une conférence qui, au lieu d’unir risque de diviser », déclarent ils dans un communiqué. Les groupes armés dénoncent le non retour des réfugiés et la démarche unilatérale du gouvernement dans l’organisation de la conférence.
Après les groupes armés , c’est au tour de l’opposition d’annoncer hier soir qu’elle ne participera pas à cette conférence d’entente. Selon le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, le gouvernement a fermé les portes aux suggestions de l’opposition démocratique et républicaine. Elle avait demandé la participation, à la conférence, des groupes dissidents de la CMA, CMFPR2, CPA, CJA, MSA, des mouvements de résistance civile de Gao et les principales associations d’agriculteurs, de chasseurs, d’éleveurs du Delta central et les Maliens de l’extérieur. L’opposition politique a, aussi, proposé que la conférence soit « l’occasion d’ inviter les protagonistes de la crise du Centre pour débattre avec toutes les autres forces vives pour restaurer la sécurité, la paix et la concorde dans cette zone charnière du Mali».

Pour Ilad Ag Mohamed, porte parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad, la CMA ne participera à la conférence de l’entente puisqu’elle n’a pas été associée aux travaux préparatoires. Selon lui «il y a plusieurs questions qui doivent être gérées en amont de la conférence d’entente nationale »:
«la conférence d’entente nationale est une disposition prévue par l’accord pour la paix issu du processus d’Alger où il est inscrit que c’est une conférence qui doit être organiser par les trois parties à l’accord et puis, discuter des causes profondes du conflit. Pour nous cette conférence n’a pas pris en compte toutes ces dimensions. D’abord, même lors de l’élaboration des termes de référence, on a été associé à la dernière minute. Et d’autre part, il y a des dizaines, de milliers de réfugiés qui sont dans les camps des réfugiés, qui ne sont pas rentrés, ils ont leur mot à dire dans une réconciliation nationale. Les autorités intérimaires dont l’installation n’est même pas effective, il faudrait qu’elles soient installées. Il y a tellement de questions qui doivent être gérées aujourd’hui, pour parler d’une conférence d’entente nationale. Nous avons fait des propositions, nous avons écrit au Comité de suivi, on a écrit au haut représentant du président de la république et on a déclaré solennellement que la CMA et la plate-forme ne participeront pas ».

Pour l’opposition, la Conférence d’entente nationale a été précipitée, mal préparée et non inclusive. Selon Soumaila Cissé la non prise en compte des propositions de l’opposition et l’exclusion de certaines forces vives de la nation ont obligé l’opposition a décliné sa participation:
«Nous pensons que la conférence n’ait pas bien préparée et une conférence de ce type doit avoir une préparation inclusive qui inclut tout le monde. L’opposition a juste été invitée à rencontrer le Médiateur pour nous informer. Nous avons fait un certain nombre de propositions et de remarques, mais on n’a jamais eu de réponse. Et nous avons appris qu’il y a eu des discussions à l’intérieur du pays et à Bamako. Je crois que si on veut vraiment nous faire participer, on aurait dû dès le départ, nous inclure. Je pense que cette conférence à été très mal préparée. Si on veut vraiment avoir une conférence d’entente nationale, il faut que toutes les parties soient présentes. L’opposition a toujours fait une option de dialogue, mais on n’a jamais été saisi. Pour nous, c’est un mépris constant du gouvernement à l’égard de l’opposition. Donc je ne vois pas pourquoi on irait à une conférence qui a été mal préparée.»