Défis sécuritaires : Barkhane  en appui à la Minusma
La force Barkhane et la MINUSMA

Défis sécuritaires : Barkhane en appui à la Minusma

La France va légèrement accroître son soutien militaire à la Mission de l’ONU au Mali. Le ministre français de la défense a annoncé cette mesure pour venir en soutien à la Minisma régulièrement prise pour cible, pour l’aider à assurer l’application de l’accord de paix.

Lors de sa visite hier au Mali, Jean Yves Le Drian a tenu des propos très appuyés sur la Minusma. Selon lui, « son échec serait aussi notre échec ». Pour le ministre français « il est donc essentiel que la France accentue son soutien à la Minusma pour lui permettre de réussir sa mission de maintien de la paix, pour laquelle les Nations unies ont déjà payé un lourd tribut ».

Il a fait cette déclaration à Gao devant les soldats de la force Barkhane. Des moyens de liaison supplémentaires vont être établis entre l’état-major de la Minusma et les militaires de l’opération française qui opèrent sur cinq pays de la zone sahélo-saharienne.

Selon le ministère français, un peu moins d’une dizaine d’officiers de « Barkhane » seront rattachés à l’état-major de la Minusma, et assureront la liaison avec elle. La France va demander à ses partenaires européens de fournir des officiers, le besoin étant estimé à 70, d’après la même source. Selon l’ONU, la Minusma est l’opération de maintien de la paix la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie dans les années 1990.

Lors de sa visite au Mali, le ministre français a rencontré le président de la République Ibrahim Boubacar Keita. A cette occasion, il a réaffirmé le soutien de la France au déroulé de l’accord de paix signé samedi à Bamako. Evoquant la force Barkhane, il a assuré qu’elle allait rester au Mali telle qu’elle est.

Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait prolonger dans quelques jours le mandant de la Mission des Nations unies au Mali. A cette occasion, Ban Ki-moon doit présenter aujourd’hui le rapport de l’ONU sur la situation au Mali. Selon la porte-parole de la Minusma, il ne sera pas question de « donner un mandat beaucoup robuste à la Minusma », car « elle le possède déjà».

Radia Achouri, porte-parole de la Minusma, jointe au téléphone par Issa Fakaba Sissoko :

« Le secrétaire général a recommandé au Conseil de sécurité de réorienter le mandat de la mission sans grand changement fondamental, mais le réorienter sur trois domaines spécifiques. Le premier, c’est le domaine des bons offices que la Minusma continue à léguer aux fins d’appuyer et faciliter le dialogue entre les parties signataires de l’accord de paix. Il s’agit de les encourager à adhérer sans réserve à l’accord de paix dans le cadre de sa mise en œuvre. Le deuxième volet, c’est le secteur de la sécurité, plus spécifiquement le renforcement de la capacité de la Minusma de surveiller la mise en œuvre de la cessation des hostilités. Plus spécifiquement à cet égard, le secrétaire général recommande à l’ONU d’autoriser le déploiement de 40 observateurs militaires. Le troisième violet a trait à l’assistance que la Minusma pourrait accorder à toutes les parties prenantes dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de paix ».