Anéfis : la plateforme accepte de quitter la ville
Soldats de la plateforme

Anéfis : la plateforme accepte de quitter la ville

La plate-forme des mouvements armés a accepté de quitter Anéfis. Suite à la forte pression de la communauté internationale et la demande du président de la République, le mouvement a finalement ‘‘décidé » de quitter la ville  »sans conditions » selon une source au sein de la plate-forme.

Une délégation est arrivée ce matin à Gao pour sensibiliser la population sur les raisons de ce retrait. Pour les responsables du GATIA,  »il faut préserver l’accord signé et aller vers la paix ». Haîbala Ag Hamzatta vice-président du GATIA au micro de Arkia Touré :

« La plate forme depuis les premières heures a accepté quand même le principe de se retirer  d’Anefis. Nous n’avons pas de problème pour quitter Anefis mais, qu’on nous donne des garanties également pour la protection des populations qui sont dans cette région.
Est-ce que vous avez eu ces garanties ?
Nous sommes en train de les chercher, nous sommes en pourparlers.
Pour l’instant ce n’est pas un acquit ?
Nous n’avons pas d’acquis, c’est pourquoi nous avons demandé après qu’on nous donne un temps pour rentrer en contact avec les combattants et les populations. Il ne sert à rien de prendre des décisions qu’on ne peut pas faire respecter, qu’on ne peut pas mettre en application sur le terrain. Donc ce matin, nous sommes présentement à Gao à l’aéroport de Gao, nous avons trouvé une tension vive des populations. Nous avons demandé à la médiation, à la minusma de surseoir un peu à la mission de poursuivre sur Anefis. Et qu’on puisse se retrouver entre nous avec les différents responsables des communautés, des populations ici à Gao qu’on les explique largement et après continuer sur Anefis pour rencontrer également les combattants pour essayer de les convaincre à se retirer d’Anefis. Il faut préserver la paix, il faut préserver le document qu’on a tous signé ensemble ».
Les responsables de la CMA  »se méfient » de cette déclaration de la plate-forme de quitter Anefis  »sans conditions ». Selon eux, ils préfèrent constater que la plate forme  »crédibilise » cette déclaration. Si toutefois, la plate-forme respecte son engagement, la CMA se dit prête à poursuivre les activités de mise en œuvre de l’accord notamment sa réintégration dans le comité de suivi.
Moussa Ag Attaher est le porte-parole de la CMA. Il a été joint au téléphone par Ayouba Sow :
« Nous jugerons chaque déclaration de chacun en fonction de ses agissements sur le terrain, et en fonction du respect de sa parole. Nous sommes déjà habitués à des engagements de la part des milices pro-gouvernementales qui ne tiennent pas. Nous, nous sommes sereins. Nous avons clairement dit que la plate-forme doit se retirer de cette zone et nous attendons de voir l’exécution des engagements que la plate-forme vient de donner aujourd’hui. Il ne s’agit pas seulement de quitter la localité d’Anefis, il s’agit de trouver aujourd’hui les mécanismes qui vont une fois pour toute imposer aux uns et aux autres le respect de leur engagement, mais aussi le respect des engagements précédents. Notamment les clauses de déclaration des différentes cessations des hostilités. Le fait que nous avons suspendu notre participation au comité de suivi de l’accord est une résistance de la flagrante violation du cessez le feu à travers cette occupation d’Anefis. Maintenant si les conditions sont à nouveau réunies, il n’y a pas de souci».

Pour le Collectif des Ressortissants et Sympathisants des Régions du Nord,  »ce blocage dans la mise en œuvre de l’accord de paix n’est favorable à aucune des parties au conflit ». Pour le COREN,  »tous les acteurs devront aller vers l’apaisement et apporter la paix aux populations locales ». Me Malick Ibrahim est porte-parole du COREN. Il été joint par Alhousseini Abba Touré :

« J’estime que ce qui est arrivé à Anefis est déplorable parce que dans les deux camps, ce sont des frères qui s’entre-tuent et des communautés qui s’entre-tuent. On doit prendre garde qu’on ne glisse pas dans ce que nous avons craint il y a bien longtemps, à savoir une guerre inter communautaire. Aujourd’hui, ce sont des populations du nord qui souffrent, et tout ce qui peut contribuer de notre point de vue à l’apaisement. Ce sont des actes qui méritent d’être soutenus. L’état du Mali a décidé en toute responsabilité pour jouer à l’apaisement, pour permettre à l’accord d’être mis en œuvre dans la sérénité, pour éviter des sacrifices vains, des pertes en vies humaines, de faire des concessions extraordinaires. Nous pensons que ce sont des actes qui doivent être salués. Tous les maliens doivent jouer au jour d’aujourd’hui à l’apaisement ».