Au Mali des efforts restent à faire en matière du respect des droits de l’homme
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Au Mali des efforts restent à faire en matière du respect des droits de l’homme

Le 10 décembre consacre la Journée internationale des droits de l’homme. Alors que les inégalités et les violations des droits de l’homme posent un nombre croissant de défis à travers le monde, des conflits se poursuivent dans plusieurs parties du globe. La recrudescence de cette même insécurité a poussé l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, M. Suliman Baldo à s’inquiéter sur la détérioration de la situation des droits de l’homme dans le nord et le centre du pays. C’est pourquoi pour certaines organisations maliennes de défense des droits de l’Homme, la promotion et la protection des droits de l’Homme au Mali reste tributaire de certains facteurs. Selon elles, le manque d’une volonté politique, la problématique des moyens et la faiblesse institutionnelle au niveau de la justice sont autant de facteurs qui ne militent pas en faveur des droits de l’homme au Mali.

Drissa Traoré, coordinateur du projet conjoint AMDH, FIDH Il est au micro de Idrissa Sako:
« Il faut reconnaitre que des efforts ont été accomplis. Il y a certains efforts qui sont en cours de réalisation, mais beaucoup restent à faire dans le carde de la réalisation des droits de l’Homme, je veux dire par là, la promotion et la protection des droits de l’Homme au Mali.
Qu’est ce qui explique cela ?
Il y a beaucoup de facteurs qui expliquent le blocage ou le retard dans la réalisation des droits de l’Homme. Dans un premier temps, il y a un levier qui est très important, c’est la volonté politique. Les autres facteurs sont plus ou moins liés à cette volonté politique, notamment, la problématique des moyens suffisants pour permettre la réalisation des droits de l’Homme. Il y a aussi la faiblesse institutionnelle au niveau de la justice qui justifie souvent certaines insuffisances ou je dirais plutôt de retard dans la réalisation des droits de l’Homme au Mali. La méconnaissance ou l’ignorance des droits de l’Homme par les citoyens, cela aussi constitue un défi majeur. Voila entre autres des facteurs qui entravent la promotion des droits de l’Homme au Mali ».

Pour l’Association des femmes juristes du Mali, notre pays est entrain de déployer des efforts énormes pour le respect des droits de l’Homme. Selon Me Diakité Saran Kéita, avocate et membre des femmes juristes du Mali, il reste beaucoup à faire, puisque la délinquance, les viols et les braquages continuent de nos jours. Elle est jointe par Idrissa Sako :
« Les droits de l’Homme, il faut le dire, il y a une progression en la matière, par ce qu’avant si on voyait comment ça se passait dans nos pays, on ne respectait pas les droits de l’Homme, le droit des femmes n’étaient pas du tout respectés, mais maintenant je pense qu’on est entrain d’aller vers une évolution du respect de ces droits. Par exemple, prenons le cas du procès d’Amadou Haya Sanogo, c’est le droit qui a été appliqué de A à Z. les avocats de la défense et ceux de la partie civile, les juges, ont tous eu leur mot à dire. Pour moi, nous allons vers une progression des droits de l’Homme dans notre pays. Les femmes juristes du Mali, les avocates du Mali sont entrain de se battre pour ça. La progression est un peu légère, mais on est entrain d’avancer. Mais aussi, il faut dire cependant reconnaitre que le banditisme et la délinquance ont augmenté dans notre pays ».

Pour Me Amadou Tiéoulé Diarra, avocat à la cour , certes notre pays le Mali sort d’une crise qui l’a fortement secoué, mais les standards internationaux en matière de protection des droits humains dans le contexte d’un pays en crise, laissent à désirer. Il est joint par Idrissa Sako
« Les droits de l’Homme, c’est à dire les standards internationaux dans le contexte d’un pays en crise laissent à désirer, par ce que si on regarde de près, on se rend compte qu’il y a des violations effectivement qui sont dépendantes de la gouvernance, il y a des violations qui se font en dehors de la gouvernance. Si on fait la part des choses aujourd’hui, on se rend compte qu’on vit une situation où nous travaillons vraiment en dehors des droits de l’Homme. Cela veut dire que la gouvernance est globale aussi bien que les citoyens .C’est devenue une situation extrêmement difficile, qui demande que nous regardions nos rétroviseurs pour se repositionner et pour une ré-application des droits de l’Homme. Pour notre cas précisément, est ce que parce que nous sommes un pays en situation de crise qui fait qu’il y a certaines règles que nous n’arrivons pas à mettre en œuvre, ou c’est par ce que en fait nous sommes nous-mêmes comme ça. Si on fait la part des choses, il y a une part de responsabilité des hommes aussi ».