Vindicte populaire : « l’article 320 » de retour à Bamako
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Vindicte populaire : « l’article 320 » de retour à Bamako

La justice populaire devient de plus en plus récurrente dans le pays. Cette semaine encore deux braqueurs ont été brûlés vifs au marché « Sougounikoura » de Médine à Bamako. Les deux hommes ont été interpellés par la foule après avoir tenté de braquer une agence de transfert d’argent. Les autorités ont déploré cet acte qu’elles qualifient d’ »inacceptable ». Cette pratique appelée « article 320 » consiste à enflammer un être humain ayant commis un vol ou autre acte de banditisme. L’épreuve qui avait disparu depuis l’avènement de la démocratie au Mali est en train de ressurgir.

A Bamako, les avis divergent sur cette pratique dénommée « l’article 320 ». Pour certains, c’est le seul moyen pour lutter contre le banditisme. Ces personnes estiment que la justice populaire est aujourd’hui plus efficace que la justice moderne jugée « trop affairiste et corrompue ». Cependant d’autres regrettent cette situation et appellent les autorités à mettre fin à cette pratique.

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Pour certains observateurs, la justice populaire doit être proscrite. Selon le sociologue Ismaila Alassane Maiga, il n’appartient pas à la population de se faire justice quelque soit la situation.

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L’article 320 a vu le jour dans la mouvance des folles journées de la révolution du 26 mars 1991 au Mali. La population a opté pour le principe de se rendre justice face à la corruption qui mine le secteur de la justice. Selon une source policière, depuis début 2016, une trentaine d’être humains ont été brûlés vifs.

Selon les autorités du pays, il y a certaines personnes qui abusent de leurs libertés. Le ministre de la Justice déplore ces actes qu’il qualifie  »inacceptables ». Me Mamadou Ismaïla Konaté promet d’ouvrir une enquête pour arrêter les auteurs du crime commis au marché de Médine.
Me Mamadou Ismaïla Konaté ministre de la Justice :

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Certains juristes estiment qu’en cas de vindicte populaire, les responsabilités sont difficiles à situer puisqu’il s’agit d’un acte commis par une foule. Toutefois, ils pensent que l’Etat doit se donner les moyens d’intervenir à chaque fois que de tels phénomènes se produisent.