27e Sommet Afrique-France : une trentaine de chefs d’États présents à Bamako
photo de famille du 27e sommet Afrique-France, Bamako 2017

27e Sommet Afrique-France : une trentaine de chefs d’États présents à Bamako

La cérémonie inaugurale du 27e sommet Afrique-France s’est déroulée ce matin au centre international de conférence de Bamako. Plus d’une trentaine de chefs d’état ont répondu présents à ce rendez-vous entre la France et le continent africain. Sécurité, paix, démocratie, développement entre autres étaient les sujets évoqués lors de cette rencontre. Le Président malien, hôte de l’événement a remercié ses homologues pour leur solidarité et la confiance placée en son pays.

Dans son allocution d’ouverture, IBK a salué le Président français pour l’intervention française au Mali. François Hollande, lui, a estimé que la France en intervenant au Mali payait une dette. Le Président français a aussi rassuré que la France restera aux côtés du Mali « jusqu’à l’aboutissement du processus de paix »
Il a rappelé que c’est à l’Afrique d’assurer sa propre sécurité, toutefois son pays va poursuivre la formation des armées africaines. Ainsi, 25 000 soldats doivent être formés dans les trois prochaines années selon le président français. Une école de cybersécurité devrait être construite sur le continent. De plus, l’aide au développement de la France en Afrique passe à 23 milliards d’euros.
Le Président français a appelé les pays africains au renforcement de la démocratie en Afrique. Il a salué l’exemple du Ghana qui vient de réussir une alternance démocratique. Par contre, il a déclaré que le choix des électeurs gambiens en faveur du Président Baro doit être respecté.
Après cette cérémonie inaugurale, deux séances de travail à huis clos se sont succédées. L’une sur la paix et la sécurité et l’autre sur l’économie et le développement.

Pour le président malien Ibrahim Boubacar Kéita, le sommet de Bamako n’est pas seulement « un grand rendez-vous politique et diplomatique ». Pour lui, c’est aussi un espace de réflexion pour les États afin de faire face aux menaces terroristes que subissent les pays africains.
Ibrahim Boubacar Kéîta :
« Le sommet de Bamako n’est pas seulement un grand rendez-vous politique et diplomatique. Il ouvre aussi un espace d’échanges, surtout pour les forces économiques et sociales qui, par la création de richesses, incarnent les atouts et l’avenir de nos pays. Nous devons faire face aux attaques des groupes terroristes ; attaques perpétrées aussi bien contre les populations civiles que contre nos forces armées et de sécurité, contre les contingents de la MINUSMA et contre la force Barkhane. C’est pour quoi, je me réjouis de l’adoption de la résolution 22-95 du 29 juin 2016 renouvelant le mandat de la MINUSMA. L’Afrique et la France ont la possibilité, en effet la nature même du terrorisme qui frappe ou menace nos nations, nous contraint à observer en permanence une démarche novatrice en matière de sécurité collective. Cela afin de mieux faire face à l’action asymétrique imposée à nos armées et à nos forces de sécurité. L’Afrique a déjà fait des pas importants en ce sens avec le CEMOC, le G5 Sahel, le processus de Nouakchott, la France multinationale contre Boko Haram etc., elle sait, dans ces efforts, pouvoir compter sur la France ».

Selon le président en exercice de l’Union africaine, le 27e sommet Afrique France se tient à un moment où le continent est en bute à une profonde crise économique et sécuritaire. Pour Idriss Deby Itno, la France et l’Afrique qui sont engagées dans la lutte contre ces défis sont intensément interpellées à faire bloc et à fédérer leurs actions.
Idriss Deby Itno.
« L’Afrique, elle est en bute à une profonde crise économique et sécuritaire. L’instabilité récurrente dans l’espace sahélo-saharien, la détresse humanitaire au Soudan du Sud, le cycle de violence et d’insécurité dans les pays des grands lacs et d’Afrique centrale nous rappellent dans l’ampleur des défis à relever. Face à ces défis, l’Union Africaine et ses communautés économiques régionales se forcent d’apporter des réponses obtenues sur le terrain dans la lutte contre la secte des terroristes Boko Haram, dans la région du lac Tchad et les terroristes au nord du Mali, dans la corne de l’Afrique en Somalie et en Libye. Aujourd’hui plus qu’hier les destins des peuples sont liés. À cet égard, la France et l’Afrique qui partagent tant de profondeur sont intensément interpellées à faire bloc et à fédérer leurs actions. »

En abordant la question de la migration, le président français a déploré les drames survenus en mer Méditerranée. François Hollande pense qu’il faut appuyer la diaspora africaine dont l’apport au continent est supérieur à l’aide européenne au développement.
M. Hollande :
« Nous ne pouvons pas accepter que pour beaucoup des jeunes africains que le seul horizon serait de quitter le continent pour rejoindre l’Europe. Nous devons donc tout faire pour assurer votre croissance et votre développement. Mais je reviens sur la question d’immigration. Comment accepter qu’il puisse avoir encore à travers des trafics organisés dans des pays qui sont dans le chaos, par des manipulateurs sans scrupule souvent liés aux terroristes. Comment accepter qu’il ait autant de malheurs qui s’abattent sur des familles entières avec des jeunes africains qui meurent noyés dans la Méditerranée. L’année dernière, cinq mille jeunes africains sont morts dans des conditions épouvantables. Nous ne pouvons donc ici l’accepter. Nous devons aussi vous appuyer encore davantage sur ce qu’on appelle les diasporas africaines. Le montant de transfert des Africains résidant en Europe vers leurs pays d’origine, est supérieur au montant de l’aide au développement. Ensemble, l’Afrique et la France, nous avons été capables aux Nations Unies de porter les objectifs de développement durable. »