Gao : Une attaque contre la base du MOC fait « 47 morts »
Des images de l'attaque de ce matin

Gao : Une attaque contre la base du MOC fait « 47 morts »

Un véhicule a explosé ce matin dans le camp du Mécanisme Opérationnel de Cooprdination, MOC, à Gao. L’attaque qui serait l’œuvre de deux kamikazes est intervenue quelques minutes après le rassemblement habituel des éléments de la patrouille mixte. L’attaque à la voiture piégée a provoqué la mort de 47 personnes et de nombreux blessés, selon un bilan le gouvernement, tant dis qu’un tweet de l’ONU fait état de 50 morts. A Gao, la population exprime sa colère et dénonce « un manque de vigilance ». Un deuil national de trois jours a été décrété par le chef de l’Etat.

Selon le bureau de la Direction de l’information et des relations publiques des armées, l’attaque est survenue aux environs de 8h 50 minutes. Un véhicule portant le logo du MOC, transportant deux individus, est entré dans la Cour de la base militaire du Mécanisme opérationnel de coordination, avant de s’exploser. A la mi-journée, difficile d’établir un bilan précis. L’officier de communication de la DIRPA de Gao évoque « une trentaine de morts et de nombreux blessés », sans donner plus de précisions.
Certaines sources locales, parlent d’une cinquantaine de morts. Les blessés ont été transportés au service des urgences de l’Hôpital régional de Gao. Le ministre de la défense est attendu dans les prochaines heures à Gao mais déjà le président de la République a décrété un deuil national de trois jours.
Cette attaque kamikaze intervient alors qu’il était prévu cette semaine le démarrage des patrouilles mixtes, regroupant les combattants de la Plate-forme, de la CMA et des éléments de l’armée malienne.
L’explosion de ce matin a provoqué une grande déflagration et la panique dans la ville de Gao. Selon plusieurs témoins une opération de don de sang a été lancée en faveur des blessés. Les écoles et les commerces ont été également fermées.

Aly Maïga est notre correspondant à Gao. Il est joint au téléphone par Issa Fakaba Sissoko :
« Elle a explosé avec une grande détonation qui a effrayé toute la population de Gao. Donc, pour l’instant comme bilan on a des dizaines de blessés et beaucoup de morts sans compter les corps réduits en morceaux éparpillés dans les alentours du camp. A l’heure ou je vous parle il y a un acheminement des corps et des blessés au niveau de l’hôpital régional de Gao. Il y a aussi un don de sang qui s’effectue parce que les blessés ont besoin de sang. Les gens sont entrain de donner leur sang pour pouvoir sauver des vies. Dans l’explosion, il y a une école qui a été touchée. Il y a aussi un habitant avec qui j’ai parlé, qui me disait que il y a un débris de l’explosion qui est venu tomber sur sa maison, mais heureusement il n’a pas été blessé. Les écoles sont fermées depuis ce matin, le courant a été coupé. Pour l’instant les gens continuent de circuler mais Gao est entrain de souffrir parce que Gao a perdu beaucoup de ses fils ».
Dans un communiqué, le gouvernement évoque un bilan de « 47 morts et plusieurs blessés », tant dis qu’un tweet de l’ONU fait état de « 50 personnes tuées ». Le gouvernement dénonce cette attaque et déclare que « tout sera mis en œuvre pour l’opérationnalisation des patrouilles mixtes ».
L’attaque kamikaze de ce matin à Gao a provoqué la colère d’une partie de la population. Elle dénonce « un manque de vigilance des forces étrangères ».

Écoutons le témoignage de cet habitant de Gao :
«Je le dis à haute voix, ça ne va pas à Gao. Le véhicule a fait au moins deux heures de temps ici, parce qu’il n’y a personne parmi les gens de la Minusma qui s’arrête à la sentinelle. Il n’y avait personne au moment où le véhicule était là. À peu près deux heures de temps, le véhicule a continué pour rentrer là où il y avait les éléments. Presque tout le monde est parti en l’air. Et on ne voit pas ce que la Minusma fait ici, le médecin après la mort. On en a marre et il vaut mieux que l’ONU plie ses bagages et rentrer. On n’a pas besoin qu’elle continue. Ils n’ont qu’a laissé Gao, nous même on va prendre notre sécurité en mains. On a pas besoin de Barkhane ni quelque chose d’autre. Sinon un véhicule qui fait 2h de temps arrêté ici, comment est-ce que cela peut se faire ? Vous disiez que vous avez toutes les caméras du monde sur Gao et vous voyez des choses qui se passent à la dernière minute. On n’est pas content du tout».