L’utilisation abusive des véhicules de l’administration dans le collimateur du pouvoir
Les véhicules de l'etats

L’utilisation abusive des véhicules de l’administration dans le collimateur du pouvoir

Une centaine de fonctionnaires se sont faits confisquer leurs voitures ce week-end à Bamako. La police et la gendarmerie ont organisé une vaste opération pour traquer l’utilisation abusive des véhicules administratifs. Les contrôles vont se poursuivre dans les prochains jours.

L’utilisation abusive des véhicules administratifs est l’une ruche, où bourdonnent énormément d’abeilles en Afrique. Le détournement des parcs roulants de l’état fait perdre énormément de ressources aux deniers publics. Comme la plupart des pays du continent, le Mali a décidé de réagir. Le dossier très étoffé pointe du doigt le comportement de certains fonctionnaires qui utilisent les voitures de fonction pour un usage privé, ce qui est interdit. Ces véhicules sont en principe réservés aux déplacements d’intérêt général et strictement administratif. Ils ne peuvent être attribués à l’usage exclusif et permanent d’agents déterminés. Durant tout le week-end une opération de contrôle a été menée par les services de la gendarmerie et de la police nationale. Une centaine de véhicules ont ainsi été arrêtés et transférés à la fourrière à Bamako. Tous les conducteurs ont été pris en flagrant délit d’utilisation abusive de leur voiture durant le week-end. Cette opération aurait également permis la mise au jour d’un trafic de fausses plaques d’immatriculations de véhicules de l’état permettant de mettre en circulation des véhicules non dédouanés. La campagne destinée à traquer les fonctionnaires indélicats va se poursuivre encore cette semaine. Il s’agit là d’un des aspects des engagement de bonne gouvernance pris par le chef de l’Etat.
Pour la société civile ces contrôles n’interviennent pas au moment propice. Pour ses responsables , les vraies priorités de Maliens sont ailleurs. Elles concernent entre- autres la libération de Kidal , le redéploiement des agents de l’État , le cantonnement et le désarmement des groupes armés. Imirana Kilou Maiga a rencontré l’un de ses responsables Moussa Ousmane Touré :«Pour moi l’opération du suivi retirant de la circulation les véhicules de l’état est venue au mauvais moment. Pour moi ça ne fait pas partie des priorités du moment. Les priorités des maliens pour moi c’est la reprise de Kidal, le redéploiement de l’état et lutter contre la corruption. Moi je pense que le moment est mal est venu. Puisque c’est dans le cadre de la bonne gouvernance c’est ce que j’ai appris mais la bonne gouvernance commence d’abord par ceux qui ont eu à détourner de l’argent et qui sont près de lui. Je pense que ça doit commencer de ce coté. Quoi qu’il en soit je pense que le présidant actuel sait sur quoi il a été élu et s’il essaye de fuir ses priorités il n’a qu’à s’exprimer, clarifier ça et dire de façon claire et net qu’aux problèmes pour les quels il a été élu lui dépassent ».