En grève de la faim : 7 cheminots trouvent la mort
Le site des cheminots grévistes à Bamako

En grève de la faim : 7 cheminots trouvent la mort

58ème jour de grève de la faim pour les responsables du Syndicat des travailleurs des rails. Sept cheminots grévistes ont perdu la vie. Le dernier décès est survenu mardi dernier à Kita dans la région de Kayes. Toutefois le syndicat des travailleurs des rails maintient son mot d’ordre. Ce, malgré la nouvelle promesse du gouvernement de payer 3 mois de salaires. Au total ils sont 496 agents à réclamer aujourd’hui 8 mois d’arriérés de salaire.

C’est la colère et la déception qui se lisent sur les visages des cheminots grévistes, après l’annonce de ce nouveau décès. Ce nouveau décès porte à 7 le nombre de victimes dans les rangs des cheminots en grève de la faim depuis près de deux mois.
« C’est difficile pour nous de parler aujourd’hui. On manque de soins, et la faute revient à l’État malien. Personne ne parle, c’est comme si ce sont des chiens qui meurent. Et nous sommes contre cela », crie Mahamane Tienta, secrétaire général du Syndicat des travailleurs du rail. Malgré ces pertes en vies humaines, les travailleurs du rail sont catégoriques : « le paiement des arriérés de salaire ou la mort ». « Il y a des malades parmi nous, nos enfants sont malades. Même la femme d’un de nos responsables a accouché ici par césarienne, mais faute de moyens l’enfant est décédé. On ne sait pas quoi faire, mais même si nous allons mourir ici, on va rester », persiste le secrétaire général du Syndicat des travailleurs des rails.
A Kita où le point focal a rendu l’âme, les grévistes se disent déterminés. Ils interpellent l’Etat à honorer ses engagements. « Je peux dire que c’est par manque de moyens qu’il a succombé. Ce n’est pas surprenant parce que tout le monde sait que les cheminots sont présentement dans de sérieuses difficultés. C’est vraiment de la galère, on prie l’État de faire face à cette situation, et de nous appuyer. Il y a des engagements à respecter et à honorer », déclare pour sa part Drissa Berthé chef de gare de Kita.
Joint par notre rédaction, le responsable administratif et financier de Dakar-Bamako ferroviaire explique que des dispositions sont en cours pour payer une tranche trois mois, sur les 10 d’arriérés
Il faut rappeler que les travailleurs du rail entament aujourd’hui leur 58ème jour de grève de la faim. Au nombre de 496 agents, ils réclament à l’État 8 mois d’arriérés de salaire.