Alger : le fédéralisme et l’autonomie des régions du Nord de retour dans les débats
En cours de négociation à Alger

Alger : le fédéralisme et l’autonomie des régions du Nord de retour dans les débats

Le week-end a marqué une pause dans les négociations à Alger, après la signature jeudi de la « déclaration de bonne foi » des parties s’engageant à poursuivre le processus en cours. En attendant les prochaines étapes, qui seront décidées par la médiation, un document qui a circulé ces derniers jours fait beaucoup de bruit. Dans celui-ci la coordination des mouvements armés remet au centre des débats la question du fédéralisme et de l’autonomie des régions du Nord. Cette option a déjà été rejetée par le gouvernement malien.

Dans ce document, la coordination des mouvements armés exprime son « attachement » au terme « Azawad » en tant qu’entité géographique, et va jusqu’à proposer Mopti comme capitale. Le mode de gouvernance défendu par la coordination repose en clair sur le fédéralisme. Cette option, qui n’en est pas à sa première discussion, a été rejetée à maintes reprises par Bamako.
Le document est donc la réponse de la coordination au texte de pré-accord auquel les parties en conflit ont déjà apporté leurs réserves et amendements. Le médiateur qui a officiellement reçu le document, n’a pas encore réagi. La synthèse et l’analyse des différents amendements sont en cours.

Après la cérémonie de signature du document appelé « engagement d’Alger », un certain nombre d’observateurs s’étaient réjouis de « l’évolution » du processus. Depuis les avis ont changés, et certains estiment qu’« avec l’apparition de la question du fédéralisme au centre des débats, le risque d’un nouveau blocage est réel». En clair, l’opinion de certains observateurs est que « les groupes armés de la coordination n’ont pas évolué vers un compromis de sortie de crise ».

En attendant la réponse de la médiation à ce document, et la synthèse des réserves des autres parties, l’opinion malienne et internationale espère toujours que le 5ème round jettera quand même les base d’un accord de paix global et définitif.

La priorité de Barkhane reste la lutte anti terroriste au Sahel. Au terme de sa tournée de deux jours sur le continent africain largement consacré à Boko Haram, le ministre français des affaires étrangères a réaffirmé la priorité de la force Barkhane. Pour Laurent Fabius, il faut une mobilisation internationale contre le groupe terroriste qui passe par une résolution de l’ONU. Mais cette situation ne change pas la destination première de la force Barkhane. Laurent Fabius était l’invité de Afrique matin sur RFI. Il est au micro Christophe Boisbouvier.

« Le dispositif Barkhane a été mis en place pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne. Là-dessus, la menace Boko Haram, qui est différente puisque là il s’agit du Nigeria, se précise et donc à la demande du Niger, nous avons distrait, si je peux dire, cinquante hommes de Barkhane pour les mettre en positionnement au sud du Niger. Mais le dispositif Barkhane reste orienté dans sa destination première et il n’est pas question de le faire changer de destination ».