Accord d’Alger : Abdoulaye Diop défend la dynamique du processus
Abdoulaye Diop, Ministre Malien des Affaires Etrangères

Accord d’Alger : Abdoulaye Diop défend la dynamique du processus

A 24 jours de la date fixée par la médiation pour la signature de l’accord de paix définitif à Bamako, la situation apparaît toujours bloquée. Les groupes armés de la Coordination n’ont toujours pas fait savoir s’ils participeront à cette signature. Ils estiment qu’ils doivent organiser des concertations avant de donner leur position.

Le Gouvernement du Mali s’est, de son côté, félicité de la décision de la médiation internationale. De retour d’Alger, le Ministre malien des Affaires Étrangères a déclaré que l’échéance du 15 mai va permettre d’avancer avec ou sans la signature de la CMA .
« Nous n’avons jamais perdu espoir que les frères à un moment ou à un autre se déterminent et prennent le train de la paix, parce que le train, comme vous le savez, a quitté la gare. Et ça c’est une donnée importante. La médiation reconnaît qu’aucun groupe, aucun individu ne pourrait prendre le processus en otage. Donc il faut que le processus continue à avancer et qu’on valorise aussi les efforts de ceux qui ont déjà accepté le document. Donc le processus est désormais dynamique. Je crois que ceux qui ne se sont pas déterminés ont un certain temps pour le faire. Mais ce qui est important, c’est qu’il faut que nous continuions à avancer et la médiation a fixé la date du 15 mai pour la signature de l’accord ici à Bamako. Désormais il n’est plus question de discuter de paraphe, mais il faut aller à Bamako pour signer et pour ceux qui n’ont pas paraphé, de parapher et signer. Nous allons partir de l’accord et une fois l’accord signé, il sera appliqué ».

La CMA estime que les portes ne sont pas fermées et que l’espoir est permis et le processus reste ouvert. Les mouvements rebelles qui projettent de se rencontrer vers la fin du mois, n’excluent aucune éventualité. Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, porte parole de la CMA était l’invité du Grand dialogue d’hier.
« Je crois que l’espoir est permis. Il y a une date qui a été fixée. Nous avons écrit officiellement à la médiation pour lui dire que d’ici la fin du mois, nous allons nous concerter et on fera connaître une décision officielle. Moi je crois que rien n’est exclu, on est dans un processus. Les gens ont tendance à fermer ce processus, mais il n’est pas fermé. Et je pense que même après la signature, il ne sera pas fermé, ce processus. Il va continuer. Donc allons-y doucement. Je crois que , les choses suivent leur petit bonhomme de chemin, c’est pas une tâche facile. Les mouvements de l’Azawad sont quand même l’un des principaux belligérants. Il y a beaucoup de paramètres, il y a beaucoup d’enjeux, mais il faut gérer tout ça. Il faut mettre au dessus les intérêts des populations, il faut mettre au dessus la paix, il faut s’assurer qu’on marque le bon pas vers la paix ».

Est-ce à dire qu’il y a des chances que le document soit paraphé avant le 15 mai ?

« Mais pourquoi pas ? Moi, je suis de nature optimiste. Rien n’est impossible ».

L’opposition dénonce les insuffisances du Gouvernement. Pour son chef de file, Soumaïla Cissé, les autorités maliennes ont montré leur limite. Il appelle à l’organisation d’une rencontre avec toutes les forces vives de la nation pour débattre de la situation.
Soumaila Cissé au micro de Barké Cissé.

« Je crois qu’il faut reconnaître que c’est l’incurie au niveau du gouvernement parce qu’il n’y a pas de lignes directrices, il n’y a pas de leadership qui s’affirme. Et quand on voit qu’à chaque fois qu’on nous donne une information, cette information est faussée. Je crois qu’on se demande vraiment quel contrôle le gouvernement a sur la situation. Ce que nous avons demandé, c’est qu’il y ait vraiment une grande rencontre avec toutes les forces vives de ce pays comprenant la majorité, l’opposition, la société civile et le gouvernement pour qu’on débatte de la situation. Aujourd’hui, là où on est, on est au mur et ça ne peut pas continuer. Vous savez il était prévu déjà le 15 avril, qu’on paraphe. On parle maintenant de signature alors qu’on n’a pas obtenu le paraphe. J’attends de voir que Dieu nous prête vie ».