Nouvelles tensions sécuritaires dans le Nord
Une unité de la garde nationale

Nouvelles tensions sécuritaires dans le Nord

Un militaire malien a été blessé et deux autres sont portés disparus après l’attaque de leur poste par des hommes armés hier dimanche dans la ville de Niono, dans le centre du pays. L’information a été communiquée par les autorités chargées de la sécurité.

Selon les premiers témoignages, il s’agirait de terroristes. Pour autant les hommes qui ont mené l’attaque ne sont pas identifiés.
Les faits se sont produits à Niono, , dans la région de Ségou, où le président malien Ibrahim Boubacar Keïta vient tout juste de boucler une visite d’une semaine.
Le poste de sécurité de l’armée se trouve à proximité de Niono. Durant l’attaque, un militaire a été blessé et deux autres sont portés disparus, selon des sources militaires locales.
De plus, un véhicule de l’armée et du matériel militaire ont été emportés. Selon les autorités militaires locales, les assaillants ont effectué une partie du trajet à moto avant de se dissimuler dans un troupeau d’animaux pour approcher la position de l’armée malienne. Beaucoup de personnes sur place font des rapprochements entre cette attaque et la présence du président IBK dans la région. Pour autant, aucun lien ne peut être fait à ce stade entre les deux événements.
Selon un habitant à Niono, « les assaillants se sont dissimulés dans un troupeau d’animaux pour attaquer la position de l’armée malienne ». Il précise également que « les terroristes ont emporté un véhicule avec un arment lourd »
Voici le témoignage de cet habitant joint par Oumar Waïgalo :
« Le dimanche, c’est la foire de Niono, les animaux quittent Léré, Niafunké Tombouctou pour ici. A 00h30 les assaillants ont dû se mélanger à un troupeau. Donc c’est une fois arrivés tout juste à côté des militaires qu’ils ont commencé à tirer. À l’époque il y avait cinq militaires, selon le chef de la compagnie. Les militaires ont pris la fuite parce qu’ils ne savaient pas combien de personnes se trouvaient dans le troupeau. Lorsqu’ils sont partis, ils ont laissé derrière eux un véhicule avec un armement assez lourd de type 12 7, il paraît. Les assaillants ont pris cet armement. Un militaire qui été légèrement blessé et un civil qui était à coté a été gravement blessé. Il a été évacué à Ségou. Nous avons demandé aux autorités le renforcement de l’équipement de l’armée et essayer de pouvoir créer une compagnie de la Garde nationale ».
Le camp de la Minusma à Gao, a essuyé ce matin des tirs d’obus. Les explosions n’ont fait ni victime ni dégât, selon la Minusma qui a renforcé son dispositif sécuritaire. Selon les premières constatations, c’est le contingent hollandais qui était ciblé dans le camp des Casques bleus.
Au même moment, une séquence des tirs d’essai à l’arme lourde et des nombreuses explosions des forces onusiennes ont troublé ce matin le sommeil des populations de Kidal. Selon de nombreux témoins, les habitants vivent chaque jour sous la menace et la crainte d’attaques terroristes. Selon cet habitant les tirs de ce matin sont des essais, mais « la menace est persistante et s’avère réelle ».
A Bamako, un mois après l’arrêt de ses activités, suite à l’attaque meurtrière dont il a été victime , l’hôtel Radisson va rouvrir ses portes demain . Parmi les priorité de ses responsables: la sécurité. Selon le directeur de l’établissement, les mesures sécuritaires ont été renforcées.
Gary Ellis s’est confié au micro de Famoussa Sidibé :
« Ceux qui connaissent l’hôtel, savent qu’il y a une ruelle qui passe devant l’hôtel. Cette route va être barrée de chaque côté avec une porte mécanique. Il y aura une cabane pour scanner les bagages comme à l’aéroport. Il y aura une porte par laquelle on pourra sortir et non pas entrer. A partir de la route du côté de la banque ça va être muré donc plus personne ne pourra passer. Tous les murs de l’hôtel vont être réhaussés avec des grilles et des barres métallique d’à peu près un mètre quatre vingt avec la vidéo surveillance qui fonctionne toujours dans l’hôtel. Aujourd’hui il y a plus de 156 caméras installées déjà dans l’hôtel. Nous travaillons dans un deuxième temps pour l’entrée du personnel qui sera contrôlé par empreinte digitale avec photo et gardien. L’hôtel sera très sécurisé ».
Du côté des enquêteurs, les choses avancent petit à petit. Les informations qui filtrent sont rares et il reste beaucoup de questions à ce jour sans réponse. Pour autant, le procureur Boubacar Sidiki Samaké, en charge de l’enquête a suggéré des pistes sur l’origine des jihadistes au micro de nos confrères de RFI.
« Les assaillants n’ont pas été formellement identifiés. Nous sommes en train de faire des investigations pour voir quelle serait l’origine de ces deux assaillants là. Est ce que se sont des Maliens, est-ce que ce sont de Somaliens ou est ce qu’ils ont d’autres nationalités. Certains témoins ont dit qu’ils parlaient anglais et parlaient également un dialecte qui, peut être, ne serait pas un dialecte connu au Mali. Je ne dis pas que la revendication du Front du Macina reste crédible, mais je dis qu’elle constitue également un fait sur lequel il va falloir investiguer également. L’instruction ultérieure qui sera faite du dossier pourrait nous dire si effectivement ils ont des liens avec une organisation quelconque, mais ce sont les investigations qui seront approfondies sous peu, et on saura avec le reste de l’enquête qui est en cours si effectivement il y a des liens plus forts qu’on ne le pense. Pour le moment, ce sont les investigations qui pourront nous dire si effectivement il y avait des complices au sein de l’hôtel » .