Centre du Mali : les ressortissants de Mopti réclament plus de sécurité à l’État
Une vue des manifestants le mardi 10 juillet 2018. Crédit photo Studio Tamani

Centre du Mali : les ressortissants de Mopti réclament plus de sécurité à l’État

A l’appel de la plateforme « Sauvons la région de Mopti », plusieurs dizaines de personnes ont manifesté ce mardi 10 juillet 2018 sur le boulevard de l’indépendance à Bamako. Les manifestants dénoncent la dégradation de la situation sécuritaire dans le Centre du pays et l’inaction de l’État.
 
Vêtus de noirs, les manifestants scandaient des slogans comme « Tous Unis pour Mopti » ou encore « La paix à Mopti ». Pour ce manifestant du nom de Boukel Dicko, l’Etat a oublié la région de Mopti. « Il faut la paix à Mopti. La population est opprimée et violentée. Mopti est oubliée et nous réclamons plus de sécurité », a-t-il martelé.
 
Ces derniers temps, les incidents liés aux groupes terroristes et les conflits intercommunautaires ont fortement augmenté dans la région selon les manifestants. Pour Ina Ouologuem « la situation sécuritaire s’est beaucoup détériorée. Et la population craint plus l’armée régulière que les groupes terroristes ».
 
Selon Mama Samassekou coordinateur de la Plateforme « Sauvons la région de Mopti », les déclarations faites durant la manifestation ne sont pas à hauteur de la gravité de la situation dans la région. « Le gouvernement du Mali en voulant soigner la maladie qu’est le terrorisme est entrain de tuer le malade qu’est la population. », a-t-il déploré. Il est incompréhensible pour lui « qu’on interdise la circulation des motos, qu’on brûle des maisons et que l’État soit absent dans la zone ». Il explique que « malgré la présence de toutes les forces étrangères et nationales, des attaques se déroulent à moins de 10km de la ville de Mopti. ».
 
« Sauvons la région de Mopti » créé il y a quelques mois, regroupe toute la jeunesse de cette région du Centre en proie aux attaques terroristes et aux conflits communautaires. C’est la seule plateforme qui regroupe toutes les ethnies de la région dont des peulhs, dogons et bozos.
Cette marche intervient au moment où des hommes armés ont attaqué hier soir 10 juillet les habitants du village de Nouh-Bozo dans le cercle de Djenné. Des sources rapportent que les habitants étaient sur le fleuve quand ils ont été attaqués par des hommes armés. Pris de panique, ils ont regagné le village à la nage. Des instants après, la population a organisé une riposte et les bandits ont finalement pris la fuite. L’incident n’a pas fait de victime.