COP 21 : Pessimisme de certains participants sur «  un accord contraignant »
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COP 21 : Pessimisme de certains participants sur «  un accord contraignant »

La Cop 21 rentre dans sa dernière ligne droite. L’accord contre le réchauffement de la planète est reporté à demain. La présentation d’une version finale a été différée à l’issue d’une nouvelle nuit d’âpres négociations, au cours de laquelle plusieurs pays ont campé sur leurs positions. La présidence française de la conférence sur le climat a dû se résoudre à retarder la clôture des travaux, initialement prévue ce vendredi soir.

Le texte d’accord « sera présenté samedi matin tôt pour une adoption à la mi-journée ». Le président de la COP 21, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est voulu pourtant rassurant: « les choses vont dans le bon sens », a-t-il assuré.
Toute la nuit, les représentants de 195 pays réunis au Bourget ont discuté et, pour la première fois en deux semaines de conférence, le ton s’est durci.
Les Etats-Unis ont été « très durs envers les pays en développement », qui réclament davantage d’efforts des pays riches pour les aider à faire face au réchauffement de la planète.
Quant à la Chine, « elle a exprimé tout ce qui n’allait pas pour elle dans le texte ». En gros, selon la Chine, il faudrait tout récrire. Pour les observateurs, « la pilule a aussi du mal à passer sur la partie finances jugée par certains, dont l’Union européenne, les Etats-Unis ou l’Australie, comme étant trop en faveur des pays en développement ».

A quelques heures de la clôture des négociations sur le climat, certains observateurs sont pessimistes quant à la perspective d’un accord contraignant. Selon eux, les grandes puissances, les pays en voie de développement et les pays pauvres n’ont pas les mêmes visions des enjeux des risques climatiques . Face à cette situation, certains recommandent « des solutions locales » faute de solutions globales .
Moussa Sidibé est membre de la société civile malienne à la COP 21. Il est joint au téléphone par Issa Fakaba Sissoko.
« On va avoir un accord, mais moi je ne suis pas très optimiste par rapport au caractère contraignant de cet accord pour faire avancer les choses. Les grands chiffres sont avancés par rapport à la limitation du réchauffement de la planète, mais on verra. Il faut espérer, mais un accord contraignant sera extrêmement difficile. Je crois qu’il faut plutôt avoir des initiatives locales, avec une vision claire et des objectifs locaux à notre échelle, ou à l’échelle sous-régionale pour aller chercher des financements auprès de ces grands pollueurs et arriver à sauver la planète. Cela à travers la jonction de ces différents objectifs locaux ci-dessus cités. Par rapport à notre responsabilité, les uns et les autres ont pu apporter cette vision comme quoi, il y a une certaine complicité des élites dans nos pays qui fait que nous mêmes nous participons à la pollution de notre planète localement ».