Terrorisme : le Niger décrète l’État d’urgence dans ses villes frontalières avec le Mali
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Terrorisme : le Niger décrète l’État d’urgence dans ses villes frontalières avec le Mali

Le Niger a décrété vendredi « l’État d’urgence » dans plusieurs départements de Tillabéri et Tahoua, deux régions situées dans l’ouest du pays voisin du Mali et souvent victimes d’attaques terroristes meurtrières, selon un communiqué du gouvernement.

« Le projet de décret a pour objet de proclamer l’État d’urgence dans les départements de Ouallam, Ayorou, Bankilaré, Abala, Banibangou dans la région de Tillabéri, et les départements de Tassara et Tilia dans la région de Tahoua » .
Cette mesure accordera des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité sur les théâtres des opérations dont celui d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit.
Dans ces zones, les attaques « mettent en péril la sécurité des paisibles populations et l’ordre public », a justifié le gouvernement. Les régions de Tillabéri et Tahoua sont devenues très instables en raison de nombreuses attaques meurtrières, visant régulièrement des positions de l’armée et des camps de réfugiés, attribuées à des groupes jihadistes maliens liés notamment au Mujao.
Fin février, 16 soldats ont été tués et 18 blessés dans une « attaque terroriste » contre une patrouille de l’armée à Tilwa dans la zone de Ouallam.

Pour beaucoup d’analystes des questions sécuritaires, la réaction des autorités nigériennes est à saluer. Selon Bréhima Ely Dicko, en décrétant l’état d’urgence dans la région de Tillabéri, les djihadistes et autres terroristes au Nord du Mali se retrouveront entre « le marteau et l’enclume ». Il est joint au téléphone par Idrissa Sako : « L’action du Niger est pour le moment salutaire. Donc, je pense que c’est déjà un début. Au Mali, il y a des initiatives, mais on a vu qu’au Niger, on veut décréter l’état d’urgence, ça va leur permettre de faire de choses qu’ils ne pourraient pas faire en tant normal. Parce que si le Niger s’engage vraiment, il va dissuader des groupes violents. Vous savez, la difficulté dans cette histoire est que si les Maliens avec leurs partenaires de la Minusma et de l’opération Barkhane les pourchassent, ils peuvent se réfugier dans les pays voisins. Donc, si les pays voisins arrivent à mettre en place des mesures qui leur permettent de mener des opérations de ratissage, de contrôle ou autres surveillances, c’est salutaire pour le Mali. Les groupes dits djihadistes vont être pris entre le marteau et l’enclume. Si l’étau se resserre, c’est une bonne chose pour le Mali ».