L’installation des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudéni a été reportée sine die
Le conseil régional de Tombouctou (Crédit Photo Yehia Tandina)

L’installation des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudéni a été reportée sine die

La cérémonie d’installation des autorités intérimaires de Tombouctou et Taoudéni a été reportée à une date ultérieure. Cette décision a été prise en raison de la situation sécuritaire qui s’est dégradée depuis quelques jours dans la ville. Ce matin, encore des coups de feu ont été entendus dans la cité.
L’arrivée de la délégation qui devrait procéder aujourd’hui à l’installation du Président de l’autorité intérimaire de Tombouctou et celle de Taoudéni a été remise sine die. Selon une source gouvernementale, ce report est du à des raisons sécuritaires. Une manifestation en faveur du Congrès pour la Justice dans l’Azawad a été organisée hier.

Des éléments du mouvement positionnés autour de la ville ont tenté de pénétrer plus en avant, avant d’être stoppées par la force française Barkhane et les Casques bleus. Tard dans la nuit, la tension est montée encore d’un cran. Des tirs ont éclaté sans que l’on ne puisse en déterminer l’origine.
Les différents check-points de Tombouctou normalement tenus par l’armée malienne sont toujours occupés par les groupes armés. Une source locale a affirmé qu’un calme précaire règne dans la ville et que les groupes armés ont assuré qu’ils n’envisageaient pas de pénétrer dans la cité. La population, inquiète a malgré tout vaqué à ses occupations.
Plusieurs services, notamment les banques sont restées fermées. Des négociations seraient en cours entre le gouvernement et le Congrès pour la Justice dans l’Azawad.
Le chargé de communication du CJA estime, que « les combattants resteront sur leurs positions jusqu’à satisfaction de leurs revendications ».

Hamata Ag Elmedhy est joint au téléphone par Assetou Kanté :
« Ce matin il y a eu des tirs quand les combattants du CJA ont appris que la délégation a l’intention de décoller de Bamako pour Tombouctou. Ils ont tiré pour avertir que, si la délégation décolle, ils vont eux aussi occuper comme prévu tous les bâtiments administratifs et tous les lieux symboliques de l’administration à Tombouctou.
Mais à l’heure où je vous parle est ce qu’il y a encore des tirs ?
Non, actuellement il n’y a pas de tirs. On nous a dit d’appeler pour apaiser la tension et que les choses vont se régler. On a appelé nos gens pour leur dire de se calmer. Ils sont calmes. Ils sont dans leur position, rien de grave ne se passe en ville. Il y a quand même une volonté de négociation qui a été émis côté gouvernemental. Et nous sommes là dessus. Je pense que ça va être entamé dans la journée. Nous ce qu’on comptait faire, on la déjà fait savoir à tout le monde, à qui veut l’entendre. Nous sommes dans notre ville, rien ne va se faire chez nous sans nous. Si quelqu’un persiste à le faire nous jouerons de tous les moyens pour l’en empêcher. C’est ça notre position. »
Selon Sidi Brahim Ould Sidaty membre de la CMA, des solutions seront vite trouvées à ce problème grâce aux négociations. Pour lui, il est important de continuer avec le processus, pour ne pas remettre en cause tout ce qui a été fait.

Il est joint au téléphone par Assetou Kanté :
« La délégation a jugé nécessaire de reporter son départ jusqu’à ce que ces incidents puissent être régler. Plutôt possible, nous voulons nous rendre à Tombouctou pour la mise en place des autorités intérimaires. Mais, au moins nous comptons régler certains problèmes, certains incidents de parcours qui nous permettront de procéder à la mise en place des autorités comme ce qui a été fait dans les autres régions. Il y a le problème d’inclusivité, d’autres parlent du choix non consensuel des candidats proposés.
Comment comptez-vous remédier à ces problèmes là ?
Comme d’habitude, il y a les discussions. Il y a des échanges. Comme on a fait dans le passé, je pense que la commission fera la même chose pour régler ces problèmes. La commission d’une manière générale pour la mise en place des autorités intérimaires, je pense qu’on est beaucoup avancé, on a fait les trois régions. Et nous souhaitons aussi que le même processus continu et que nous ne soyons pas obligés à remettre en cause ce qui est déjà passé »