Marche nationale du collectif des syndicats de l’éducation nationale
Les marcheurs ce matin sur le boulevard de l'independance

Marche nationale du collectif des syndicats de l’éducation nationale

Marche silencieuse ce matin à Bamako et dans plusieurs localités du collectif des syndicats de l’éducation nationale.
Les manifestants réclament l’application par le gouvernement de l’accord du 5 janvier 2017 sur l’adoption d’un statut autonome et l’harmonisation des salaires des enseignants maliens avec ceux de la sous-région :

 Munis de banderoles blanches sur lesquelles on peut lire « Oui au statut autonome », plusieurs syndicats de l’éducation ont défilé ce matin en silence. A Bamako, la marche a débuté devant le ministère de l’Éducation Nationale et a pris fin à la Primature. Les marcheurs ont été réçus par le premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Cette marche de contestation a été observée aussi à l’intérieur du pays où plusieurs écoles sont restées fermées.

Le collectif des syndicats de l’éducation nationale signataire du 15 octobre 2016 regroupant le SYNESEC, le SYNEB, le SYLDEF, le SYNEFCT, le SYPESCO, le FENAREC proteste contre la non application par le gouvernement du « procès-verbal de l’accord de conciliation du 8 janvier 2017 ». Selon les marcheurs, dans le texte, le gouvernement s’est dit « engagé à donner un statut autonome aux enseignants ».
 
Selon le secrétaire général du Syneb, le collectif prévoit de partir en grève à partir du 2 mai prochain. Pour Amadou Coulibly « la possibilité d’une année blanche n’est pas à exclure si leurs doléances ne sont pas satisfaites » :
« L’objectif de la marche d’aujourd’hui c’est pour montrer notre colère et notre mécontentement face au comportement du gouvernement. Raison pour laquelle, nous avons organisé une deuxième marche pour montrer le mauvais comportement de l’État à l’opinion nationale et internationale. Nous avons marché pour exposer nos différents problèmes. Les points de revendications sont au nombre de cinq. Il y a tout d’abord le problème du statut autonome, l’harmonisation de nos salaires avec ceux de la sous régions, l’augmentation de nos primes et indemnités. Tout cela est lié au statut que nous demandons. On est très claire, si le gouvernement ne satisfait pas nos revendications, on risquera d’aller vers une année blanche. Nous prévoyons une grève qui va commencer le 02 mai prochain pour s’étendre jusqu’au 23 juin. Nous avons décidé également de prendre en otage tous les examens au niveau national que ça soit au niveau secondaire et au niveau fondamental.»
L’association des parents d’élèves demandent aux différentes parties de faire des efforts de conciliation. Selon elle, « cette situation joue beaucoup sur le cursus scolaire des enfants ».
 
Dioukamadi Sissoko de la fédération nationale des parents d’élèves :
« Dites vous que nous sommes pratiquement vers la fin. Et jusqu’à présent les élèves sont sans cours, sans instruction. Nous les parents d’élèves, nous sommes un peu plus perplexes. Nous avons toujours attiré l’attention des uns et des autres pour faire remarquer la gravité de la situation.
A l’heure actuelle est-ce pensez-vous qu’il y a une solution pour sauver l’année scolaire ?
Il y a une solution. Que chacun s’y mette un peu et puis ça va aller. Le Gouvernement aussi doit savoir maintenant que trop, c’est trop. Il n’a qu’à maintenant gérer le problème de façon tout à fait orthodoxe. Ce n’est pas au dessus de leurs moyens. Ils n’ont qu’à faire des efforts chacun de leurs côtés et puis tout ira bien. Ils n’ont qu’à voir le cas des enfants. Actuellement, l’école est sous-régionale. Et qu’est-ce que nos enfants vont pouvoir faire si les temps d’étude ne sont pas bien remplis. Qu’ils regardent l’avenir des enfants. C’est plus important que n’importe quel trésor ».