L’Union Africaine préoccupée par la progression du terrorisme jihadiste
Photo de famille des chefs d'Etats africains à Malabo

L’Union Africaine préoccupée par la progression du terrorisme jihadiste

L’Union africaine se réunit en sommet aujourd’hui et demain à Malabo pour des débats dominés par la progression des groupes jihadistes jusqu’au cœur d’un continent où attaques meurtrières et attentats sont désormais quasi-quotidiens.

Le 23e sommet de l’organisation va se dérouler en présence du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, et du nouveau président égyptien, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi. La situation du Mali fait partie des préoccupations du sommet.
Hier soir le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a affirmé sa « profonde préoccupation » face aux « menaces terroristes » pesant sur le continent. Devant le Conseil, Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’UA, a souligné « la gravité des nouvelles menaces que constituent le terrorisme, le grand banditisme et tous les trafics illicites ». Ces menaces appellent, selon lui, « une stratégie globale de l’Union ».
Le président tchadien, Idriss Déby, lui aussi a estimé que « l’Afrique fait face depuis peu à un ennemi d’un nouveau genre plus redoutable et sans visage » Il a pointé du doigt « le terrorisme qui sévit en ce moment au Nigeria et en Somalie », et qui a failli, selon lui, « désagréger le Mali ». Le président tchadien a également insisté sur l’importance pour les États « d’assurer eux-mêmes leur sécurité individuelle et collective », et ne pas s’en remettre entièrement aux occidentaux.
La veille, la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, a espéré que « le sommet de Malabo, se mobilisera contre le terrorisme ».
La question d’une force d’interposition en Afrique sera aussi examinée lors du sommet. Cette question divise. Certains pays, comme l’Afrique du Sud, souhaiteraient une force africaine, d’autres plaident pour des forces régionales. Le Pr. Abdoulaye Niang, se dit favorable à la proposition de la mise en place d’une force d’interposition rapide pour le continent.
Le directeur du Centre d’études stratégiques « Sènè » a été joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Le Sommet des chefs d’Etats africains est une conversation, le plus souvent, sur des sujets relativement importants. Mais le problème qui se pose, pour avoir une détermination partagée d’aller vers plus d’engagements qui seront pris lors du sommet sur la lutte contre Boko Haram et l’extrême violence, ne peut exister que lorsqu’il y avait une volonté politique construite autour de l’idée d’aller vers de nouvelles initiatives contre l’extrême violence, et liér cela à l’action. Donc, quand vous engagez une conversation sans une base solide de l’analyse de la situation, vous ne pouvez que prendre des engagements qui n’iront jamais vers le résultat.
En vérité, le Sommet de Malabo aurait du être un tournant extraordinaire dans la vie de la Nation et dans la vie de l’Afrique. Comment repositionner l’Afrique pour son relèvement durable maintenant dans la nouvelle stratégie, dans la nouvelle orientation, dans la nouvelle vision qui vient d’être énoncée, dont la dernière a été faite en mai dernier ? C’est cela question. Donc, ça ne vaut pas la peine d’aller se promener sur beaucoup de choses. Et ce problème est résolu, et le problème de sécurité est résolu ».