Manifestations à Bamako contre le projet de révision constitutionnelle
Des manifestants contre la réforme constitutionnelle

Manifestations à Bamako contre le projet de révision constitutionnelle

Manifestations ce jeudi contre le projet de révision de la Constitution. Elle est organisée à l’appel du mouvement «Trop c’est trop ». Près d’une centaine de jeunes ont marché contre le texte devant passer en référendum le 9 juillet prochain. Les autorités ont interdit la manifestation, et les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants. Pourtant autant, une nouvelle marche devrait avoir lieu demain samedi.

«Ensemble, barrons la route à la dérive constitutionnelle », ou encore «trop c’est trop », ce sont entre autres slogans scandés par les manifestants. Mais la marche qui avait été annoncée pacifique a vite dégénéré. Les forces de l’ordre se sont opposées au défilé estimant que les manifestants n’ont pas eu d’autorisation. Un comportement dénoncé par les marcheurs.
Amara Sidibé, porte-parole du mouvement «Trop c’est trop »:
« La majorité a marché ici pour soutenir le gouvernement. Ils ont autorisé cela, mais quand ils veulent diviser, quand ils veulent vendre le pays, quand ils veulent morceler le pays, et quand vous manifestez pour dire non, c’est en ce moment qu’on vous parle d’Etat d’urgence. Nous, nous ne nous laisserons pas faire. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, nous allons sortir pour revendiquer notre droit. Nous sommes indignés, le comportement de la police malienne nous indigne, ils ne sont pas dignes de porter le drapeau national aujourd’hui ».

Le mouvement «Trop c’est Trop» s’oppose à la révision de la constitution. Selon ses responsables, cette révision est inopportune et ne vise qu’à renforcer les pouvoirs du président de la République :
« Le contexte sécuritaire aujourd’hui ne permet pas d’organiser ce référendum, ça c’est le premier point. Le 2e point, le contenu du document n’est pas bon. Dans une démocratie, on ne peut pas donner tous les pouvoirs au président de la République. C’est purement et simplement une dérive autocratique et une dérive monarchique. Le président est entrain de tout mettre en œuvre pour contrôler tout le judiciaire, le législatif et l’exécutif. Nous disons non à cela, nous disons non à l’accaparement des affaires publiques par un seul homme ».
Les échauffourées entre manifestants et policiers ont fait une dizaine de blessés dont trois grièvement. Toutefois, les organisateurs ne veulent pas lâcher prise. Une nouvelle manifestation est prévue ce samedi.
Au même moment, les partis de l’opposition étaient devant la presse pour rejeter la réforme constitutionnelle. Ces partis dénoncent la violation de l’article 118 de l’actuelle loi fondamentale. Ils s’insurgent également contre certaines dispositions du nouveau texte. L’opposition prévoit de saisir la Cour constitutionnelle et d’organiser plusieurs manifestations.
Soumaïla Cissé chef de fil de l’opposition :

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Le ministre de l’administration territoriale ne partage pas ces avis. Selon Tiéman Hubert Coulibaly, le référendum du 9 juillet prochain s’inscrit dans le cadre de la consolidation de la paix dans le pays. Selon le ministre, le motif d’insécurité ne doit susciter aucun report du scrutin.
Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de l’administration territoriale :

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