L’interpellation de Kémi Séba relance les débats sur la sortie ou non du franc CFA
Image d'illustration

L’interpellation de Kémi Séba relance les débats sur la sortie ou non du franc CFA

Faut-il oui ou non sortir du franc CFA ? La question divise les populations de la zone. L’interpellation la semaine dernière de l’activiste franco-béninois, Kémi Séba, au Sénégal a relancé les débats sur le franc CFA et les relations politiques et monétaires entre la France et ses ex-colonies. « Instrument de servitude » pour certains, « garantie de stabilité monétaire » pour d’autres, la question est loin d’être tranchée.

Créé en décembre 1945, le franc CFA regroupe 14 pays de l’Afrique sub-saharienne et de Etats de l’Afrique centrale. Après les indépendances, plusieurs Etats se sont retirés et ont créé leurs propres monnaies, dont la Guinée Conakry. Le Mali qui avait frappé aussi sa propre monnaie après l’indépendance, a finalement réintégré la zone CFA en juin 1984.
Depuis quelques années, le franc CFA alimente les débats au sein de l’opinion publique africaine. Le sujet passionne les débats politiques, et les économistes sont partagés entre sortie et maintien.
Garanti par la Banque centrale de France, le franc CFA est considéré par certains comme « un symbole du colonialisme ». Plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers mois dans de nombreux pays de la zone.
Pour les activistes, certains économistes et militants d’organisations de la société civile, les pays membres doivent créer leur propre monnaie.
Cet avis loin d’être partagé par d’autres qui estiment que le franc CFA est « un facteur de stabilisation des économies des pays membres ». Pour le moment, la question est loin d’être tranchée.

L’interpellation la semaine dernière de l’activiste franco-béninois au Sénégal a donc relancé les débats sur le franc CFA. Kémi Séba a été placé sous mandat dépôt suite à une plainte de la BCEAO pour avoir brûlé un billet de 5000 francs CFA au cours d’une manifestation. Son procès s’est ouvert aujourd’hui à Dakar. Dans plusieurs capitales africaines, les activistes expriment leur soutien. A Bamako un sit-in a été organisé ce matin devant la BCEAO par l’antenne malienne d’ « Urgence Panafricanistes ». Les manifestants ont été dispersés par la police.
Ismail Youssef Koné, président de « Urgences Panafricanistes au Mali » :

Télécharger

Les mobilisations, ces derniers mois, dans plusieurs capitales africaines ont donc relancé les débats sur le franc CFA. Pour le ministre malien de l’Economie et des Finances, qui s’est exprimé sur la question dans une émission du « Grand Débat Economique », le sujet n’est plus un tabou et un réel débat s’impose sur la question. Mais selon lui, « les Etats ne sont pas prêts pour une sortie du CFA ».
Dr Boubou Cissé, ministre malien de l’Economie et des Finances :

Télécharger