Boubèye à Ménaka : visite sous haute tension sécuritaire
Image d'illustration

Boubèye à Ménaka : visite sous haute tension sécuritaire

Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, est arrivé ce mercredi 9 mai à Ménaka. Sur place, le chef du gouvernement a multiplié les rencontres avec plusieurs couches de la population. Cette visite intervient dans un contexte sécuritaire tendu dans la région, avec les récentes attaques djihadistes et « exécutions de populations civiles » par de présumés terroristes. Sur le plan de l’accès aux services sociaux de base, le chef du gouvernement a été confronté à l’expression de plusieurs revendications par les populations de la région.

C’est en milieu de matinée que l’avion du Premier ministre a atterri à l’aérodrome de Ménaka. Depuis 11 ans, après la visite d’Amadou Toumani Touré, président de la République d’alors, qu’une visite gouvernementale revienne dans la localité.
A Ménaka, Soumeylou Boubeye Maïga s’est entretenu avec les notabilités de la ville. Il a également eu plusieurs échanges au cours de la conférence des cadres tenue en fin d’après midi. A trois mois de l’élection présidentielle du 29 juillet, le retour effectif de l’administration peine à être effectif. La région fait face à la recrudescence de l’insécurité avec la multiplication des attaques et les récentes « exécutions sur les civils » par de présumés terroristes. A Ménaka, Boubèye devrait donc présenter des garanties et convaincre les fonctionnaires de rejoindre leurs postes.
Au sein de la population, les attentes sont nombreuses. Les populations réclament l’accès aux services sociaux de base, notamment l’électricité, l’eau potable, les réseaux de communication.
Cette visite du Premier ministre intervient après un périple qui l’a conduit à Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti. 48 heures après cette visite, la région de Mopti a connu une recrudescence de l’insécurité, notamment avec l’attaque d’un hôtel à Badiangara.
Pour certains observateurs, cette visite de Soumeylou Boubèye Maïga intervient au moment où « la région de Ménaka manque de tout ». Elle pourrait, selon eux, permettre à court terme de calmer les esprits, et de créer les conditions de prise en charge des aspirations des communautés dans un temps réduit.
Baba Dakono est chercheur à l’Institut d’Etudes et de Sécurité, ISS, du Mali :

Télécharger