Le budget 2019 du Mali : les dépenses sont plus élevées que les recettes.
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Le budget 2019 du Mali : les dépenses sont plus élevées que les recettes.

Les recettes et les dépenses du budget national de l’an prochain vont connaître une hausse de plus de 3%. C’est ce qu’indique le nouveau projet de budget adopté hier au conseil de ministres. En 2019, les recettes sont estimées à plus de 2 mille milliard de CFA avec un déficit de dépense de 378 milliard FCFA. Le gouvernement explique cette augmentation de budget par la mise en œuvre de l’accord ou encore par les lois de programmations militaire et sécuritaire.

Par apport à 2018, le budget a connu une augmentation de plus de 3% au niveau des recettes. Cette année, si elles s’élevaient à mille 9 cent 57 milliards 6 cent 25 millions, pour la nouvelle année le gouvernement les évalue à 2 mille 23 milliards 150 millions de CFA.

Quant aux dépenses, en 2019, elles s’élèvent à 2 mille 4 cent 10 milliards 4 cent millions de CFA contre 2 mille 3 cent 30 milliards 7 cent 78 millions de FCFA dans le budget de 2018, soit une augmentation de 3,42%.

Les raisons qui expliquent, selon le gouvernement, cette hausse sont entre autres la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les réformes des forces armées et de sécurité, l’opérationnalisation des nouvelles régions et l’amélioration des conditions de travail des agents de l’État.

Cependant, le déficit budgétaire de l’année 2019 connaît une hausse de 3,78% par apport à 2018. Selon ce nouveau projet de budget, il y a 3 cent 78 milliards 2 cent 50 millions de CFA de déficit contre 3 cent 73 milliards 153 millions de FCFA dans le budget de 2018.

«Ce déficit sera financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et par la mobilisation de l’épargne», explique le gouvernement.

«Ce projet de budget est en déphasage avec la réalité sur le terrain», pensent certains économistes. Selon eux, le budget ne cesse d’augmenter depuis 2013 sans que les résultats ne soient visibles sur le terrain. L’insécurité, la pauvreté, les grèves des agents de l’Etat et les problèmes liés à la mise en œuvre de l’accord pour la paix sont toujours d’actualité, expliquent ces économistes.

« Il faut un bon dispositif de redistribution afin de traduire ce budget en actes concrets», affirme Khalid Dembélé, économiste au Centre de Recherche d’Analyses Politiques, Économiques et Sociales (CRAPES).