Un calme précaire règne à Dioura au lendemain de l'attaque meurtrière contre le camp militaire de la localité. Selon les autorités municipales, les forces armées maliennes sont sur place et les populations ont repris leurs activités ce lundi matin 18 mars 2019. Elles affirment que les vingt-un corps de militaires tués ont été enterrés.

“Les populations vaquent à leurs occupations ce matin. Tout est revenu à la normale”, nous a indiqué une autorité locale jointe au téléphone. Selon elle, la foire hebdomadaire de Dioura s'est même tenue dans la localité.

Selon un dernier bilan de l'armée, l'attaque terroriste de ce dimanche a fait 21 morts, des blessés mais également des disparus. Et quant à ces derniers, impossible de dire pour le moment ce qui leur est arrivé. Sont-ils morts ? Se sont-ils réfugiés quelque part, ou ont-ils été faits otages ? Des questions qui restent sans réponses.

L'attaque n'a pas encore été revendiquée. Mais dans un communiqué, l'armée malienne indique qu'elle a été menée par des groupes terroristes sous le commandement de Ba Ag Moussa, dit Bamoussa Diarra, un ancien officier déserteur de l'armée proche d'Iyad Ag Ghali.

Rappelons que la commune de Dioura est située dans le cercle de Tenenkou au centre du Mali. Une région en proie aux groupuscules jihadistes. Le préfet dudit cercle avait été enlevé en mai 2018 par des groupes jihadistes avant d'être libéré en février 2019.

“Le bilan très lourd atteste qu'il y a eu des disfonctionnements mais difficile de dire à quel niveau”. Ce sont les mots de l'éditorialiste Souleymane Drabo. Il estime aussi que si la piste Ba Ag Moussa se confirmait, Iyad Ag ghali pourrait donc être le commanditaire de cette attaque. Et cela, ajoute-t-il, dans le but de reprendre la main dans le centre du pays, où les actions de la Katiba d'Amadou Kouffa ont baissé d'intensité.

Souleymane Drabo