« Armée reconstituée » : sortie du premier contingent MOC sur fond d’attaques, enlèvements et d’assassinats ciblés
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« Armée reconstituée » : sortie du premier contingent MOC sur fond d’attaques, enlèvements et d’assassinats ciblés

Quatre éléments du Mécanisme Opérationnel de Coordination, MOC, ont été enlevés et tués hier (mercredi 4 septembre) dans le Centre du pays. L’information a été confirmée par des responsables des mouvements armés. Au même moment à Kidal et à Ansongo, dans la région de Gao, des éléments de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, CMA, et de l’armée malienne ont été pris pour cible dans des attaques non revendiquées.

Ces éléments qui appartiennent au Mécanisme Opérationnel de Coordination se trouvaient dans un véhicule de transport en commun avec pour destination Gao. Le car a été intercepté mercredi entre Douentza et Hombori (dans la région de Mopti) par des hommes armés non identifiés. Quelques heures après leur rapt, leurs corps ont été découverts.

A Kidal, dans la même journée du mercredi, « trois membres de la CMA ont été la cible d’une attaque dans l’après midi ». Les assaillants ne sont pas identifiés, mais dans un communiqué du mouvement, l’attaque est attribuée à « des terroristes ».

Dans la nuit du mercredi à jeudi, un convoi de l’armée malienne aussi est tombé dans une embuscade entre Lellehoye et Tessit, dans le cercle d’Ansongo. Le bilan serait d’un militaire tué et trois autres blessés. Selon des sources militaires, l’attaque a été menée par des assaillants en nombre indéterminé circulant sur des motos.

Au même moment à Ménaka, c’est un regain d’insécurité qui frappe la région. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un homme a été assassiné par des hommes armés alors qu’il était assis avec des amis dans une concession. Quelques instants après cet acte, un autre individu a été poursuivi sur une moto et a essuyé des tirs.

Ces incidents surviennent quelques jours après la formation de 1006 ex-combattants qui doivent intégrer « l’armée malienne reconstituée » dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Leur sortie officielle du camp de Bapho (dans la région de Ségou) a eu lieu le lundi dernier.

Pour certains analystes, ces incidents pourraient ralentir l’application de l’accord d’Alger. Cependant, ils demandent aux autorités de « prendre des dispositions pour éviter d’éventuels événements » qui pourraient impacter le processus de désarmement et de démobilisation.

Serge Daniel, journaliste-écrivain :

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