Sahel : la France reste, des jeunes disent « non »

Sahel : la France reste, des jeunes disent « non »

A Pau, en France, les chefs d’Etats français et du G5 Sahel se sont mis d’accord sur quatre grands axes à travers une déclaration commune. Parmi les recommandations, figure le renforcement de la force Barkhane par 220 militaires français. Au même moment, un contre-sommet se tenait à Pô au Burkina Faso. Cette rencontre a été organisée par des jeunes panafricanistes de l’Afrique de l’Ouest pour dénoncer la présence des forces étrangères dans le Sahel

A Pau, les chefs d’Etats ont convenu d’une coalition militaire qui sera développée entre les forces du G5 Sahel et Barkhane afin de réduire la menace des groupes terroristes et d’assurer un meilleur contrôle des frontières. Aussi, il a été question de renforcer des capacités militaires des Etats de la région, avec l’appui notamment de l’Union Européenne, l’Union Africaine sans oublier la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Sur le cas spécifique du Mali, il a été question d’appuyer les efforts du Mali pour le retour de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, notamment à Kidal. L’aide au développement a également été mentionnée au cours de ce sommet. Les chefs d’Etats ont aussi appelé leurs partenaires internationaux à « concrétiser les engagements pris en décembre 2018 », concernant la conférence des donateurs de Nouakchott.
A cet effet, un sommet associant les Etats du G5 Sahel et la France se tiendra en juin 2020 dans la capitale mauritanienne.
Il faut rappeler qu’au moment où les chefs d’Etats du G5 sahel et le président Macron clarifiaient leurs positions sur la présence française dans le sahel, des jeunes activistes panafricains du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Côte d’Ivoire et du Tchad se rencontraient à Pô, une localité du Burkina Faso pour dénoncer la présence des forces internationales dans le Sahel.

Pour certains spécialistes des questions sécuritaires, « la rencontre de Pau n’a pas apporté un changement majeur ». Selon Ibrahim Maiga de l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS) de Bamako, « les solutions préconisées par les chefs d’Etat du G5 Sahel et leur homologue français se résument essentiellement à un accroissement de la présence militaire par l’envoi de 220 soldats français pour le compte de l’opération barkhane ». Et d’ajouter que « pour le reste il y a eu des promesses, des appels à la communauté internationale pour un engagement beaucoup plus ferme ».
Ibrhaim Maiga, chercheur à l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS) de Bamako

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