Sept élections en six mois : des acteurs du processus s’interrogent sur la faisabilité

Sept élections en six mois : des acteurs du processus s’interrogent sur la faisabilité

Le gouvernement de la transition a publié ce jeudi 15 avril 2021 le calendrier des prochaines élections générales ainsi que celui du référendum. La présidentielle couplée avec les législatives se tiendront le 27 février 2022. Alors que le référendum est prévu pour le 31 octobre 2021 et quatre autres élections en décembre 2021. Les autorités assurent que ces dates sont tenables. Des organisations de la société civile ainsi que des responsables de partis politiques jugent le schéma « très ambitieux ». Ces derniers s’interrogent aussi sur sa faisabilité dans les capitales régionales et certaines localités de l’intérieur du pays.

Même si les acteurs saluent la publication du calendrier électoral, certains émettent des réserves sur le schéma proposé par le gouvernement. Dr Ibrahima Sangho, président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance, s’interroge sur la faisabilité des élections couplées. Il affirme aussi que ce schéma pourrait poser des difficultés aux électeurs. « Le schéma que le gouvernement est entrain de proposer aujourd’hui, c’est de coupler les élections. Est-ce que les Maliens sont prêts à cela ? Les Maliens n’ont jamais connu d’élections couplées. La seule fois, c’était à Bougouni où on a couplé les législatives et les communales », estime Dr. Sangho. Selon lui, « il ne s’agit pas de donner le chronogramme, mais il faut aussi voir sa faisabilité ».

Pour Nouhoum Togo, président du parti USR, l’urgence est de sortir le pays de la situation dans laquelle il se trouve « Nous sommes dans une situation exceptionnelle. si on arrive à se mettre au travail je pense qu’on peut tenir et relever le défi Je suis optimiste par ce que quelques soient les difficultés nous devons sortir de cette situation qui a trop duré », a indiqué l’homme politique qui appelle tout le monde à se mettre au travail.

Ce chronogramme est une preuve de la « bonne volonté » des autorités à respecter le délai de 18 mois de la transition, affirme le politologue-chercheur Ballan Diakité. Mais il évoque le risque d’une cohabitation avec le couplage de la présidentielle et des législatives. Ce qui pourrait provoquer, selon lui, une crise institutionnelle. « Nous n’avons pas cette culture-là de voir le président de la république issue d’un bord politique différent de la majorité parlementaire, cela va créer des blocages institutionnels ».

Du côté de la population, les avis sont partagés. Si certains saluent la nouvelle, d’autres craignent qu’elle ne soit une occasion d’organiser des élections « bâclées ».