Processus d’Alger : le ministre Diop interpelle le Conseil de sécurité
Abdoulaye Diop, ministre malien des affères étrangères, de la coopération internationale et de l'intégration africaine

Processus d’Alger : le ministre Diop interpelle le Conseil de sécurité

Le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop a interpellé hier, le Conseil de sécurité pour qu’il fasse pression sur les mouvements armés du nord du Mali impliqués dans les négociations d’Alger. Après avoir été annoncé pour janvier, celles-ci doivent reprendre début février. Les Nations Unies redoutent un risque d’enlisement des discussions.

Dans son intervention Abdoulaye Diop demande aux membres du Conseil d’exercer les pressions nécessaires pour amener les premiers responsables des mouvements armés à s’impliquer personnellement dans le processus d’Alger.
Le ministre estime que la conclusion d’un accord n’est pas loin, mais que « rien n’est acquis ».
Il a aussi rappelé que les dirigeants de cinq pays du Sahel avaient demandé récemment à l’ONU de déployer une force internationale pour stabiliser la Libye et éviter la contagion du chaos libyen. Selon lui « la situation en Libye est très préoccupante et a besoin d’être contrôlée, Pour Abdoulaye Diop « a Libye est aujourd’hui le maillon faible » de la région.
Pour le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU Hervé Ladsous, « le processus de paix inter-malien est aujourd’hui à un stade crucial, à un moment où la situation sécuritaire demeure extrêmement volatile et préoccupante ».
Il a estimé que ces négociations pourraient « prendre plus de temps car les interactions sont limitées entre les parties ». Il a appelé ces parties prenantes à « faire preuve d’esprit de décision, de leadership et d’une volonté de compromis pour parvenir à un accord ». Un éventuel accord, a-t-il souligné, devra aussi inclure « des arrangements détaillés pour sa mise en œuvre ».

En attendant la reprise des discussions, les rencontres se multiplient à Bamako. Le Haut représentant du Président de la République était face aux syndicats pour faire la restitution du document proposé par la médiation. Au terme de cette rencontre, les responsables ont émis des réserves sur le projet d’accord soumis par la médiation.

Au même moment la Minusma, membre de l’équipe de médiation, rencontrait les partis politiques de la majorité présidentielle pour examiner le projet d’accord proposé par la médiation. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des journées de réflexion que la Mission onusienne organise en faveur des forces vives du pays. Selon le représentant adjoint de la Minusma. L’objectif de ces rencontres est d’écouter le peuple malien. Arnauld Akodjenou, représentant spécial adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali au micro de Sékou Gadjigo

« Nous voulons profiter de cette période de pause pour échanger, et écouter. Parce qu’à Alger nous sommes membres de la médiation. Et là-bas, on a vu la société civile, on a écouté les parties, le gouvernement, la plate-forme, la coordination. Nous écoutons également ceux qui représentent ou qui sont représentés par ces parties-là.
Ces attaques doivent nous interpeller, ou interpeller les acteurs, l’ensemble des acteurs, aussi encore les parties ainsi que la médiation et les autres personnes qui sont intéressées au Mali au développement.
Il faut vite accélérer pour qu’il y ait un accord de paix. Parce que cet accord de paix nous permettra également de tirer la bonne graine de la mauvaise. On saura qui est qui, avec qui nous pouvons travailler ».

Les partis politiques saluent cette initiative qui selon eux, permettra de donner leur position sur le projet d’accord. Cependant pour eux la classe politique a été oubliée dans le processus. Aissata Haidara dite « Chato » député de la majorité au micro de Sékou Gadjigo

« Je pense que c’est un peu tard maintenant, mais mieux vaut tard que jamais. L’objectif est d’avoir des accords, mais l’application c’est autre chose.
Il y a des accords, mais il faut pouvoir appliquer ces accords là. Et pour les appliquer, il faut une adhésion populaire. Quand je dis une adhésion populaire, une adhésion par les partis politiques comme ils sont en train de le faire, une adhésion par la société civile, mais surtout une adhésion par l’Assemblée Nationale qui est la représentation nationale du peuple.
Cela a manqué, on l’a déploré. Mais mieux vaut tard que jamais. Ils sont en train de le corriger. J’espère qu’on aura des accords qui pourront être appliqués, parce que la population va adhérer à ce qui va être fait ».