Désobéissance civile à Bandiagara, « jusqu’à nouvel ordre »
Image d'illustration ©MINUSMA/Sophie Ravier

Désobéissance civile à Bandiagara, « jusqu’à nouvel ordre »

Les populations de Bandiagara ont déclenché ce matin (06/12/21) une désobéissance civile dans toute la région. Ce mouvement intervient suite à l’attaque contre des forains de Songho vendredi (03/12/21). Des échanges sont en cours entre le gouverneur et les autorités locales pour trouver une solution.

« Partir du silence, pour exprimer sa colère », c’est la stratégie adoptée par des habitants de Bandiagara. Selon des témoins sur place, tous les services publics et privés ont été fermés ce lundi matin. « Seuls les services de santé, du commerce et du transport fonctionnent normalement », précisent les mêmes sources. Elles rajoutent que très peu d’habitants étaient visibles au marché. Des boutiques et magasins étaient aussi fermés, même si ces secteurs ne sont pas concernés par cette mesure. Cette forme de manifestation non violente appelée désobéissance civile est inscrite dans la Constitution du 25 février 1992. Pour des manifestants, elle devra se poursuivre jusqu’à nouvel ordre.

Les représentants de l’État demandent la réouverture des services

Le gouverneur de la région de Bandiagara Meissa Fané accompagné du sous-préfet de la localité et d’autres personnalités ont rencontré ce matin les autorités de la localité pour la réouverture des services. Ces responsables locaux ont fait savoir au gouverneur qu’ils sont derrière les jeunes et demandent à l’État de sécuriser la région.

Dans un communiqué, le gouverneur de la région de Mopti a invité les préfets des cercles de Mopti, Djenné, Tenenkou et Youwarou de prendre toutes les dispositions idoines. L’objectif est de prévenir toute escalade de violences intercommunautaires dans la région de Mopti.

Cette attaque a coûté la vie à 31 civils, indique un communiqué officiel. Les manifestants demandent la sécurisation des personnes et de leurs biens. Au même moment, le gouverneur de la région a rencontré les autorités locales pour trouver une solution à cette situation.

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« C’est une manière pour nous de montrer notre mécontentement face à cette situation d’insécurité. Et nous comptons aller jusqu’au bout» a déclaré le 2ème adjoint au Maire de Bandiagara. Moussa Tembely regrette que toutes les actions entreprises jusque-là soient inefficace.

Moussa Tembely 2ème adjoint au Maire de Bandiagara

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