Réunion d’Alger : incertitude sur la suite du processus
Des responsables des groupes armés

Réunion d’Alger : incertitude sur la suite du processus

Les délégations sont arrivées successivement à Alger à la veille de la réunion qui doit se tenir demain dans la capitale algérienne. Initialement organisée pour permettre le paraphe par la CMA du texte déjà signé par Bamako, la plate forme et la médiation, la réunion risque d’être une coquille vide. Pourtant toutes les délégations ont confirmé leur présence.
A ce jour, difficile de dire ce qui va se passer demain à Alger.

La confusion reste totale sur la question de savoir si des membres de la CMA vont rompre avec la consigne du refus de parapher tant que la question du statut politique du septentrion ne sera pas réglée. Le HCUA va-t-il rester aligné alors que d’aucuns lui prêtent l’intention de signer de même que la CMFPR2. Autre interrogation. Pourquoi la médiation algérienne a-t-elle invité la CMA et a-t-elle fixé la date du 15 avril. En lançant cette invitation, a-t-elle anticipé le refus des groupes armés du nord de plébisciter le document ? A-t-elle plutôt estimé qu’il fallait créer une opportunité pour réunir une nouvelle fois tous les protagonistes afin de les obliger à se parler et ainsi créer une nouvelle dynamique autour du texte déjà approuvé par Bamako et la plate-forme. On aurait pu penser que ces deux délégations connaissant désormais la position de la CMA ne se déplaceraient pas. Pourtant, elles ont annoncé et confirmé qu’elles seraient présentes demain à Alger.

Du côté de la CMA, on estime qu’il n’ y a qu’un seul mot d’ordre « pas de paraphe sans la prise en compte de ses amendements ». Selon la coordination, le paraphe du document par les autres parties ne devrait pas le rendre non modifiable .

Attaye Ag Mohamed, chargé des droits de l’Homme au MNLA était l’invité du Grand dialogue hier.
« La Coordination n’a qu’un seul mot. Son mot d’ordre actuel est que tant qu’il n’y a pas la prise en compte ou des garanties de prises en compte de nos amendements, il n’est pas question de parapher. Pour nous au début, parapher c’est différent de signer mais considérant beaucoup de facteurs , dans la méthode où le paraphe a été utilisé, dans la façon dont les autres ont paraphé le document, parce que si vous regardez il n’y a pas de paraphe, il y a des signatures là-dessus. Il y a beaucoup d’autres raisons. Surtout que la médiation dit que le document est inchangeable. Un document devient inflexible lorsqu’on le signe, mais si on dit qu’il est inflexible avec le paraphe ça veut dire que c’est un accord clos ».

La plate-forme des groupes armés, qualifie de « revirement » la position de la CMA. Elle y voit la preuve de l’inconstance de la Coordination. Sidy El Médi Ag Albaka membre de la plate-forme, estime que la Coordination subit des pressions de la part des islamistes. Ce qui expliquerait, son refus de signer l’accord d’Alger. Sidi El Médi Ag Albaka,
« La CMA n’est pas à son premier jeu de double visage. L’engagement que la CMA prend en Mauritanie est différent de celui qui est pris à Kidal. Celui qui est pris à Djebok est différent de celui pris à Ménaka. Cela nous laisse lire facilement que la CMA dans sa généralité n’a pas de décision. Maintenant pour son refus, ce que les gens ne savent pas c’est qu’ il y a des mains invisibles. Quand je dis mains invisibles, je fais allusion au pouvoir que les islamistes ont sur les mouvements tels que le MNLA. Pour qui connaît bien la zone, le MNLA, c’est surtout le visage médiatique, mais le visage militaire, ça a toujours été AQMI ».