Accord de paix : la CMA paraphe, mais « ne sera pas à Bamako »
Au centre, le secrétaire général du MNLA

Accord de paix : la CMA paraphe, mais « ne sera pas à Bamako »

La Coordination des mouvements de l’Azawad a approuvé ce jeudi à Alger l’accord de paix adopté en mars par les autorités maliennes et la plate-forme. Toutefois ses responsables ont annoncé dès hier qu’ils n’assisteront pas à la cérémonie de signature prévue ce vendredi à Bamako.

La Coordination des mouvements de l’Azawad a annoncé dans un communiqué « sa décision de parapher » le document, expliquant ainsi « honorer les engagements antérieurement pris ». « Cette décision fait aussi suite », indique la CMA, « aux engagements pris par la médiation internationale et acceptés par la partie malienne d’engager des discussions sur les demandes et observations de la CMA après le paraphe et avant la signature du document final ».

Un rappel important pour la CMA, qui précise que les discussions « porteront également sur les modalités d’application ». Quant à la date du 15 mai, la CMA souligne qu’elle n’a « pas été consultée » sur cette échéance et donc ne se sent pas engagée par celle-ci. En conséquence la coordination annonce qu’« elle ne sera pas présente » à la cérémonie prévue vendredi à Bamako ».

Le 18 avril dernier à Alger, au sortir d’une rencontre avec la CMA pour le paraphe du projet d’accord, la médiation a décidé dans un communiqué remis aux parties en conflit, de fixer au 15 mai la signature définitive de l’accord. Depuis, les tractations se sont multipliées pour « convaincre » la CMA de parapher le document. Malgré le refus de celle-ci, l’accord doit être signé officiellement demain à Bamako en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

François Hollande, a appelé « toutes les parties  » à signer l’accord d’Alger pour la paix au Mali. Le Président français a « salué le paraphe, à Alger « . Il a souligné « l’esprit de paix et de réconciliation du gouvernement malien et du président, Ibrahim Boubakar Keita » . Le chef de l’Etat français « appelle toutes les parties à signer cet accord et à le mettre en œuvre de manière sincère « .

Les délégations arrivent progressivement à Bamako pour participer à la cérémonie de demain. Le président de la commission d’organisation, le Ministre malien des Affaires Etrangères, rassure que « les dispositions sécuritaires adéquates sont prises » pour garantir la réussite de l’événement. Plusieurs interventions sont au programme, dont celle du chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta.

C’est au cours d’une rencontre avec les diplomates accrédités au Mali que le ministre Abdoulaye Diop a communiqué le programme de la journée. « Nous sommes préoccupés par la recrudescence de la violence dans le Nord de notre pays » a-t-il déclaré lors de cette rencontre. Mais celle-ci, selon lui, ne doit pas décourager à aller à la paix, à la réconciliation de tous les fils du pays ».

La signature se fera dans l’après-midi et se déroulera en trois étapes. Le moment le « plus important » de la cérémonie, sera la signature de l’accord par les différentes parties. Le document qui sera ratifié demain est le projet d’accord de paix proposé par la médiation le 1er mars dernier à Alger et paraphé par le gouvernement et les groupes armés de la plate-forme.

La signature de l’accord de paix sera suivie par les interventions de l’ensemble des parties impliquées dans le conflit, excepté celle du représentant de la CMA qui a annoncé que son organisation ne participera pas à la cérémonie.

C’est le discours du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, clôturera l’évènement. Depuis hier, les délégations ont commencé à arriver à Bamako. Une dizaine de chefs d’État et de gouvernement sont attendus.

La tension reste vive sur le terrain. Des combats ont opposé hier les éléments de la plate-forme et la CMA aux environs de Ménaka. Selon un membre des groupes d’auto-défense, « c’est la CMA qui a attaqué une de ses patrouilles avancées dans la zone d’Inkedewane ». Suite à ces affrontements, la plate-forme s’est retirée à Tin-fadimata. La Coordination des Mouvements de l’Azawad, quand à elle, n’a pas encore réagi officiellement à ces événements qui auraient fait plusieurs morts et des blessés.