Alger, les pourparlers se poursuivent entre les différentes parties et la médiation.

Alger, les pourparlers se poursuivent entre les différentes parties et la médiation.

À Alger, les discussions se poursuivent entre les parties pour la poursuite du dialogue inter-malien. La CMA, qui n’a pas encore signé l’accord de paix a eu plusieurs rencontres avec la médiation pour, dit-elle, « clarifier certains points de l’accord ». Selon elle, ces points sont relatifs à l’aspect politico-sécuritaire, telle que la représentativité des combattants des groupes armés dans les forces de défense et de sécurité.

Moussa Ag Acharatoumane est l’un des porte-paroles de la Coordination des Mouvements Armés. Il est au micro de notre envoyé spécial à Alger, Issa Fakaba Sissoko.
« Notre paraphe était conditionné au fait qu’il y ait des discussions après le paraphe et avant la signature de l’accord. Donc c’est dans ce cadre que nous sommes revenus à Alger pour justement entamer ces discussions en direct.
Dans le programme, une rencontre est prévue entre la CMA et le gouvernement malien pour expliquer et clarifier certains points. Quels sont ces points ?
Sur le côté politique, il y a la question de l’Azawad sur laquelle on souhaiterait avoir des clarifications et avoir une compréhension commune et consensuelle sur comment cette question sera traitée après. Ensuite, la question de l’assemblée inter-régionale, dans l’accord, on prévoit un conseil consultatif. Nous, on souhaiterait qu’on aille au-delà de ce conseil consultatif. Nous avons émis des propositions dans ce cadre. Et après il y a la question des forces de défense et de sécurité.»

Du côté du gouvernement, le ministre malien des affaires étrangères est catégorique sur les objectifs de la rencontre. Pour lui, « il ne s’agit pas de renégociation, mais de poursuivre le dialogue ». Selon Abdoulaye Diop « le temps presse et il faut aller vers la mise en place du Comité de suivi de l’accord » prévue ce mois de juin.
Le ministre malien des affaires étrangères.
« Nous comptons dès la mi-juin faire en sorte que le comité de suivi commence son travail à Bamako. Donc nous souhaitons que ça se fasse dès que possible parce que nous avons un chronogramme très serré, mais aussi parce que la situation sur le terrain exige que ce comité soit à pied d’œuvre le plus rapidement possible. Il y a eu des accords qui n’ont jamais été signés par toutes les parties à la fois. Le plus important, c’est que la porte reste ouverte à ceux qui veulent se joindre au processus. Mais il faut que nous comprenions aussi que cette porte ne restera pas ouverte de façon indéterminée. On ne peut pas maintenir tout le pays en otage parce qu’il y a certains qui n’ont pas encore jugé utile de le faire. Mais avec ceux qui sont disposés, nous verrons dans le comité de suivi tout ce qui peut être mis eu œuvre. En tout cas, on va commencer. Le gouvernement entend poser les actes nécessaires qui vont dans ce sens et qui vont aussi donner des résultats pour les populations qui sont sur le terrain. Il est clair que le travail ici n’est pas un travail de négociation. »
La médiation, à travers sa commission défense et sécurité, a discuté hier avec la Plate-forme des groupes armés de « la problématique de son retrait de la ville de Ménaka ». La rencontre n’a pas permis d’aboutir à un compromis. Car selon la plate-forme, « il est impossible de discuter de cessez-le-feu avec la CMA qui refuse de signer l’accord de paix ».
Habala Ag Amzata, secrétaire général adjoint du groupe d’auto-défense Gatia, membre de la Plate-forme au micro de notre envoyé spécial Issa Fakaba Sissoko.
« Il faut d’abord que la CMA signe l’accord. Qu’elle rentre dans la dynamique de la paix et comme ça, ensemble, on va s’asseoir pour trouver des arrangements pour qu’il y ait une accalmie sur le terrain. Nous sommes engagés à trouver une solution globale à la situation de l’insécurité sur le terrain. Mais il n’est pas question pour nous seulement de régler spécifiquement la question de Ménaka. La médiation et la communauté internationale savent déjà comment est-ce que la plate forme est arrivée à rentrer et occuper Ménaka. Si la plate forme doit se retirer de Ménaka, alors les autres aussi doivent se retirer des autres localités puisqu’il y a eu quand même des violations de cessez-le-feu à toutes les fois. Et, qui n’ont jamais fait la moindre condamnation de la part de la communauté internationale. Ensuite, la question de l’assemblée inter-régionale, dans l’accord, on prévoit un conseil consultatif. Ce qui nous fait avancer, c’est de rentrer dans la mise en œuvre de l’accord et de trouver un arrangement sécuritaire pour faire taire les armes, pour qu’on avance. »