Réunion d’Alger : blocage autour du retrait de la plate forme de Ménaka
Les délégations participant aux pourparlers d'Alger (archives)

Réunion d’Alger : blocage autour du retrait de la plate forme de Ménaka

À Alger, pas de compromis autour de Ménaka, une ville située dans la région de Gao, où les groupes armés de la plate-forme et de la coordination s’affrontent depuis plusieurs semaines. La rencontre initiée par la Commission défense et de sécurité de la médiation n’a pu, pour le moment, harmoniser les positions autour de la question. Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir violé le cessez-le-feu.

L’un des objectifs de la rencontre d’Alger était « la réaffirmation par les parties de leurs engagements en faveur d’une cessation totale et définitive des hostilités ». Une semaine après l’ouverture des travaux, les discussions piétinent autour de la question. Selon un responsable de la médiation, « la situation à Ménaka ne peut perdurer ».

Une rencontre a eu lieu le week-end entre la médiation et la plate-forme autour d’un éventuel retrait de celle-ci de Ménaka. Les discussions n’ont pas permis d’aboutir à un compromis. A la sortie de la réunion, le secrétaire général adjoint du groupe d’auto-défense Gatia, est catégorique : pour lui, « il n’est pas question de se retirer de Ménaka au profit d’un autre groupe armé ».

La ville de Ménaka, qui a été reprise le 27 avril dernier par la plate-forme aux mains de la CMA, est devenue le théâtre de violents affrontements entre les mouvements armés. La CMA accuse la plate-forme d’avoir « violé le cesse-le-feu ». Faux, rétorque celle-ci, qui affirme « agir en légitime défense ».
En attendant la mise en place du comité de suivi de l’accord, prévue courant juin, la médiation multiplie les consultations pour parvenir à un compromis autour de Ménaka.

« Il faut éviter que la question du retrait de la plate forme de Ménaka constitue un blocage », préviennent certains observateurs. Ces analystes estiment que la fixation sur ce sujet peut entraîner un enlisement dans les discussions. Selon eux, la solution doit passer par le redéploiement de l’armée dans cette ville.
Gaoussou Drabo, chroniqueur politique, est joint par Sékou Gadjigo
« Il faut éviter que cette question soit un point de blocage majeur. Vous savez L’enjeu est très simple, lorsque vous écoutez les responsables de la plate forme qui ont libéré Ménaka et qui y sont restés, ils ont bien dit qu’ils n’ont aucun problème à s’en aller, mais dans des conditions bien précises. C’est que s’ils s’en vont ça doit être l’armée malienne en tant qu’armée d’un État souverain qui doit assurer la sécurité des populations de Ménaka. Et cette solution ne convient pas à la Coordination qui souhaite qu’il y ait des forces internationales qui assurent la sécurité de Ménaka ».
Ne peut-on pas arriver à une cessation des hostilités en dépassant cette question autour de Ménaka ?
« Je n’ai pas l’impression que le MNLA va céder beaucoup sur ce point. Le problème en fait, c’est le mandat de la MINUSMA qui ne lui permet pas d’aller dans un engagement militaire. Une des solutions peut être de mettre fin au cantonnement des forces armées du Mali ».

Les présidents français et nigérien  »ont appelé la Coordination des Mouvements de l’Azawad à signer sans délai, l’accord d’Alger » selon un communiqué émanant de l’Elysée. C’était lors d’un entretien ce matin entre François Hollande et Mahamadou Issoufou à Paris. Pour les deux chefs d’états, l’accord vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali et à isoler les jihadistes qui y sévissent.