Mort de Wadossene : les surveillants de prison dénoncent les promesses de moyens non tenues 
Maison Centrale d'arrêt (Photo d'illustration)

Mort de Wadossene : les surveillants de prison dénoncent les promesses de moyens non tenues 

Lors de son évasion de la prison de Bamako en juin 2014, Mohamed Ali Wadossene a tué à bout portant un surveillant de l’établissement, l’adjudant Hamadoun Kola Sofara. Le syndicat des surveillants de prison ne souhaite pas commenter sa mort. Mais ses responsables expliquent que le renforcement des moyens de travail sollicité lors de cette évasion, et promis par les autorités, peine à se concrétiser.

Quelques heures après les autorités maliennes, l’état major de l’armée française ont confirmé hier la mort de Mohamed Ali Ag Wadossene. Wadossene est lié à l’enlèvement et à la libération de Serge Lazarevic. Il était considéré comme un rouage majeur d’une katiba commandée par son oncle, Sedane Ag Hita. Le nom de ce dernier est régulièrement cité dans l’affaire de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, exécutés le 2 novembre 2013 à Kidal.

Ali Ag Wadossene, l’un des instigateurs de l’enlèvement de Serge Lazarevic en 2011, avait été relâché en décembre dernier avec plusieurs autres jihadistes par les autorités maliennes en échange de la libération de l’otage français.

Un porte-parole de l’armée française a estimé que l’opération menée dimanche « déstabilise la chaîne de commandement d’une katiba d’AQMI » et porte à nouveau « un coup dur aux groupes armés terroristes au Sahel ».

Cette nouvelle opération fait suite à une autre en mai dernier. L’armée française avait annoncé alors avoir tué quatre « terroristes », dont deux des principaux chefs d’Al Qaïda au Maghreb islamique et d’Ansar Dine, dans le nord du Mali. Parmi eux figure Amada Ag Hama, dit « Abdelkrim le Touareg », lié à l’enlèvement et au meurtre de deux journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon, à Kidal, en 2013.

En décembre dernier, un autre dirigeant du groupe jihadiste al Mourabitoun, Ahmed El Tilemsi, avait également été tué par les forces françaises lors d’une opération dans la région de Gao.

Le syndicat des surveillants de prison ne souhaite pas commenter la mort de Mohamed Ali Ag Wadossene.. Mais ses responsables expliquent que le renforcement des moyens de travail sollicité lors de cette évasion, et promis par les autorités, peine à se concrétiser.

Lieutenant Abdoulaye Fofana est secrétaire général du Syndicat des surveillants de prison. Il est joint par Issa Fakaba Sissoko :

« Nous, en tant que syndicat des surveillants de prison, par rapport à la mort d’un prochain, on ne peut pas s’en réjouir. Seulement je dirai que sa mort est la conséquence de la justice divine.

A propos de l’amélioration de nos conditions de travail, il y a un protocole d’accord entre le gouvernement et nous, qui dit que nous devons être dans les conditions requises de travail. Par rapport à l’exécution de ce protocole, les choses n’évoluent pas à hauteur de souhait. A propos des moyens de travail, on devait nous doter et nous équiper dans un délai de trois à six mois. Malheureusement les choses traînent. Pour ce qui concerne l’indemnisation de la famille de notre collège Hamadoun Kola Sofara, c’est vrai qu’il y a une dynamique amorcée, mais les choses n’avancent pas comme nous le souhaitons ».