Nampala et Rhaouss : des attaques contre l’armée font 12 morts
L'Armée Malienne (Photo d'illustration)

Nampala et Rhaouss : des attaques contre l’armée font 12 morts

Deux soldats maliens ont été tués samedi et quatre autre blessés dans une embuscade tendue par des hommes armés vers Nampala, près de la frontière mauritanienne, selon un communiqué du gouvernement remis dimanche, mais qui ne donne aucune précision sur les assaillants. Tôt ce matin, une autre attaque a été menée contre un camp militaire à Gourma-Rhaouss, faisant dix morts et deux véhicules brûlés.

Samedi, « vers 15H00 » une escorte des forces armées du Mali est tombée dans une embuscade sur l’axe Diabaly-Nampala, à 6 km de Toulé, commune de Nampala, dans la région de Ségou. Dans son communiqué, le gouvernement « déplore la mort de deux soldats et quatre autres blessés ».

Toujours selon cette même source, « des poursuites ont aussitôt été engagées et du matériel d’armement léger a été récupéré », sans fournir d’indications sur l’identité des assaillants, leur nombre, leur provenance et leur éventuelle zone de repli.

Le gouvernement a « condamné cet acte lâche et barbare qui ne restera pas », selon lui, « impuni ». Le texte remis à la presse assure « qu’aucun acte de ce genre n’entamera la détermination du Mali, de ses partenaires et de l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus irréversible d’une paix durable ».

L’armée malienne dispose d’une garnison à Nampala, prise pour cible en janvier par des combattants jihadistes, qui y ont fait plus de 10 morts parmi les militaires. Cet assaut avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique.

A Gourma Rhaouss, une nouvelle attaque a été perpétrée tôt ce matin contre un camp militaire. Le bilan est lourd. Il s’élève à une dizaine de militaires tués et des véhicules détruits. Selon des sources locales, les assaillants se sont enfuis vers Gossi, et leur mode opératoire ressemble à celui des groupes jihadistes.

Voici le témoignage d’une autorité de la ville sous couvert d’ anonymat, jointe par Issa Fakaba Sissoko :

« Les assaillants sont entrés dans la ville vers 5 heures 30 du matin. Il faisait déjà jour. Ils ont attaqué le camp des gardes de Rhaouss en tuant 10 personnes, ils ont brûlé un véhicule et ont emporté un autre qu’ils ont brûlé juste après, sur les dunes de sable. Après leur opération, ils sont sortis de la ville et ont pris la direction de Gossi. Nous, nous étions à l’intérieur de nos maisons, mais selon certains témoins, ils avaient un drapeau noir. Actuellement, les gens ont commencé à sortir et vaquent à leurs occupations. Les morts ont été transportés à l’hôpital. Les autorités, qui ont appelé les gens au calme, ont rendu visite aux blessés. Franchement à Rhaouss, on se sent en insécurité. Le camp ne dispose que de quelques gardes. Alors qu’au moment où je vous parle, la route qui mène à Gossi est coupée. On ne peut même pas joindre le goudron. Avec les pluies, sur une distance de 160 kilomètres, il faut faire entre 5 heures et 6 heures de temps. D’autres véhicules font trois jours sur la route ».