L’ONU a annoncé l’établissement à compter de ce mardi d’une « zone de sécurité » autour de la ville de Kidal, après des combats entre le Gatia et la CMA. Les combats très violents ont fait de nombreux morts. Les premiers bilans non officiels font état d’une vingtaine de tués. Selon une source de sécurité étrangère, la zone de sécurité signifie  » que la Minusma empêchera par tous les moyens toute personne  » membre de groupes pro-gouvernementaux  » de pénétrer dans cette zone « .

Les combats entre les groupes d’autodéfense et la Coordination des mouvements de l’Azawad se sont intensifiés hier. Ils avaient débuté ce week-end par quelques escarmouches vers Touzik et Amassine, puis les heurts se sont déplacés dimanche sur l’axe Tabankort-Anéfis, deux localités situées au sud de Kidal.
Les affrontements de lundi, les plus violents, se sont déroulés à Anéfis et ont fait  » au moins dix morts et de nombreux blessés « , selon une source sécuritaire au sein de la Minusma.
Mais les bilans donnés par les deux mouvements sont contradictoires. Un responsable du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, assure que son mouvement a fait  » une vingtaine de morts dont des chefs militaires  » et «  une dizaine de prisonniers  » dans le camp adverse. Il a ajouté que de leur côté, ils comptent  » 2 morts et 5 blessés « .
Le Gatia dit avoir pris le contrôle d’Anéfis, ce qui a été confirmé à l’AFP par un élu local et une source internationale. La CMA a confirmé les combats. Elle dit avoir perdu « 4 hommes et 6 autres combattants faits prisonniers » par le Gatia. Selon les responsables de la Coordination, le Gatia, aurait enregistré « des morts et 18 prisonniers ».
La situation semble s’être calmée ce matin à Kidal. Toutefois, les deux mouvements continuent toujours de se renvoyer la responsabilité des affrontements de ces derniers jours. A ce stade, aucun bilan officiel n’est encore disponible. Selon la CMA, il y a « des morts et 18 prisonniers » du côté de Gatia. La Coordination dit avoir perdu « 4 hommes ».
Mossa AG ATTAHER porte parole de la CMA est joint au téléphone par Fatoumata TOGOLA.
« Il faut s’attendre à tout moment qu’il ait des combats. Ceux qui ont attaqué Anéfis ne cherchent rien d’autre que des combats. Le bilan dont nous disposons fait état de 18 prisonniers (des milices qui ont été fait prisonniers par la CMA), plusieurs véhicules récupérés et aussi des pertes en vies humaines dont je ne détiens pas exactement le nombre. Du côté d’Anéfis il y a eu aussi des prisonniers. Donc il y a eu des combattants de la CMA qui ont été fait prisonniers par les milices et aussi il y a eu des morts. Nous déplorons 4 morts dans nos rangs. Nous déplorons 6 personnes fait prisonniers ».
Le Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés contredit le bilan donné par la CMA. Les responsables du Gatia parlent d’une « vingtaine de morts » dans le camp adverse et « deux morts » du côté de leur mouvement. Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du GATIA, est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
« Il y a eu des affrontements toute la journée d’hier. Puisque c’est la CMA qui attaque toujours, elle est repartie et elle n’est pas revenue.
Sur la question du bilan, même les gens qui sont sur le terrain souvent ne donne pas le même bilan. Ça tourne du côté de la CMA entre 20 et 23 morts, on m’a parlé de prisonniers aussi ».
Et du côté de GATIA ?
« De notre côté, on a perdu 2 frères et cinq blessés ».
La Mission onusienne a annoncé hier soir, la mise en place d’une zone de sécurité étendue à un périmètre de 20 kilomètres autour de Kidal. Cette zone tampon a été déployée ce matin. Selon la Minusma, le but de ce dispositif est de protéger les civils des violences qui ont éclaté entre la Coordination des mouvements de l’Azawad et le GATIA. Radhia Achouri Porte-parole de la Minusma au micro de nos confrères de RFI ce matin.
 » C’est une série de mesures à titre préventif dans le cas où les affrontements entre la plate-forme et la coordination des mouvements de l’Azawad s’étendent pour atteindre la ville de Kidal. Donc la nouvelle mesure consiste en fait dans l’établissement d’une zone de sécurité d’une vingtaine de kilomètre autour de la ville de Kidal. Et l’on a indiqué que si jamais les éléments de la plate-forme, ou des éléments qui lui sont affiliés, entrent dans ce périmètre de 20 kilomètres, leur mouvement sera considéré comme un risque imminent pour la sécurité des populations et par conséquent, la Minusma prendra des actions à laquelle elle est autorisée dans le cadre de son mandat, la Minusma pourra recourir à la force si nécessaire ».