Opération de ratissage à Mopti: 5 jihadistes tués
(Photo d'illustration)

Opération de ratissage à Mopti: 5 jihadistes tués

Des combats ont opposé hier dans la région de Mopti des groupes terroristes aux militaires maliens en opération de ratissage. Ces affrontements ont eu lieu dans la forêt de Tièbanda dans la localité de Tasilma. Selon l’AFP, sept terroristes ont été tués et plusieurs autres blessés au cours de cette offensive des soldats maliens. Cette opération rentre dans le cadre de la vaste opération menée depuis quelques jours par l’armée dans la région.

Les affrontements se sont déroulés dans une zone boisée à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso, la forêt de Tiébanda dans la localité de Tasilma. Selon certaines sources citées par l’AFP, c’est dans cette zone que les islamistes tentaient d’installer une base.
Toujours selon la même source « la forêt de Tiébanda est dense et les terroristes ont voulu faire de ce secteur leur base pour attaquer le Mali et le Burkina Faso ». L’armée malienne a constaté du matériel militaire lourd sur place. 7 jihadistes auraient été tués par les FAMAS et une dizaine d’autres blessés. L’armée ne déplore aucune perte de son côté, a affirmé une source proche de l’opération.
Un responsable au gouvernorat de Mopti, interrogé par l’Agence France Presse, a précisé que l’alerte sur la présence des jihadistes a été donnée par deux jeunes qu’ils avaient enrôlés de force et qui ont réussi à s’échapper de la forêt. Une offensive militaire est menée depuis quelques jours par l’armée dans la région de Mopti. Elle entre dans le cadre d’une opération de ratissage de toute la zone pour empêcher les groupes terroristes de se reconstituer.
Les autorités locales se disent « rassurées » par ces opérations militaires en cours. Pour elles, « le mouvement de Amadou Kouffa est constitué en partie de la communauté peuhl ». Pour autant elles invitent l’armée à « ne pas céder au piège de l’amalgame » et à « éviter la stigmatisation ».
Idrissa Sangaré, député de Bankass, joint par Arkia TOURE.
« L’armée a notre soutien, mais ce que je voudrais également dire, il faudrait éviter l’amalgame parce que la communauté peulh est impliquée dans cette affaire. Et il y a beaucoup de bergers peulhs qui sont dans les parages. Donc l’armée doit être vigilante pour ne pas faire de l’amalgame entre les jihadistes et les paisibles populations. Parce qu’il faut comprendre également que parmi les jihadistes il y a des gens qui sont originaires des localités du cercle de Bankass et Tominian. Donc ça veut dire que ce sont des autochtones, des gens connus, leurs familles sont connues. Ce n’est pas parce que mon parent est jihadiste qu’on doit venir me chercher pour dire que je suis jihadiste ».

Est-ce qu’à votre niveau, vous avez des zones cibles ?
 »C’est zones là sont connues. C’est la zone Tasilmat qu’on vient d’évoquer, de Tiébana, de Lafiara et de Toun. C’est une bande qui est là, ça descend jusque vers la commune de Segué. Nous avons donné toutes les informations utiles. »
C’est dans ce contexte que se poursuivent les travaux de la 5ème réunion du Comité de suivi de l’accord à Bamako. Les différentes parties réfléchissent à la mise en place « très prochainement » de patrouilles mixtes pour la sécurisation du Nord. Selon la Plateforme, ces patrouilles mixtes sont une des phases importantes du processus de l’accord de paix. Les mouvements pensent que les mesures de confiance établies entre les groupes armés devront impacter la bonne tenue de ces opérations.
Fahad Ag Almahmoud est membre de la Plateforme. Il est au micro de Barké Cissé.
« Les patrouilles sont une phase prévue par l’accord et nécessaire pour les cantonnements, le désarmement des groupes armés en faveur d’une armée nationale reconstituée. Ça va commencer s’il plaît à Dieu dans les plus brefs délais ».
Aujourd’hui est-ce-que les mesures de confiance sont établies pour pouvoir mener cette patrouille mixte?
‘C’est vraiment un acquis. Il y a réellement la confiance. Ça fait plus de deux semaines que la CMA et la Plateforme roulent main dans la main sur toute l’étendue du territoire, dans les zones qu’elles occupent respectivement. Les hommes en armes de la Plateforme sont à Kidal depuis environ une semaine et vice-versa. Je pense que la confiance est là, Dieu merci on est en train de mettre en place les structures. Le mécanisme opérationnel de coordination a déjà été mis en place« 
L’établissement de patrouilles mixtes est une étape importante dans le processus de mise en œuvre de l’accord de paix. Selon certains observateurs, elles constituent également l’une des mesures les plus importantes depuis la création du Comité de suivi de l’accord d’Alger.
Serge Daniel est journaliste, écrivain. Voici son analyse au micro Fatoumata Togola.
« Elle est très importante cette décision là. C’est important d’abord parce que vous aurez des patrouilles dans le Nord du Mali au sein desquelles vous allez retrouver des forces armées maliennes, vous allez retrouvez des groupes pro-gouvernementaux et vous allez avoir les rebelles accompagnés de la mission de l’ONU. Cela rassure les populations parce qu’il y a tous les groupes et ça permet aussi d’assurer la sécurité des biens et des personnes. Mais également ça permet de consolider l’accord de paix. Je pense que c’est l’une des mesures les plus importantes depuis la création du Comité de suivi de l’accord d’Alger. Cela va renforcer forcement, à mon avis, la confiance parce qu’ils seront obligés de dormir ensemble de faire le thé ensemble, d’aller à la rencontre des populations, ça c’est très important et de l’autre côté ça va permettre d’isoler les jihadistes, c’est à dire les islamistes qui ne vont pas faire partie de cette patrouille commune. C’est une avancée majeure de l’accord de paix« .