Sommet de Malte : les pays de l’UE face à l’immigration
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Sommet de Malte : les pays de l’UE face à l’immigration

Le président IBK va participer demain au sommet des États membres de l’Union Européenne à Malte. Ce sommet devrait permettre aux pays de l’UE de se coordonner face à la crise migratoire qui continue à la veille de l’hiver. Plus de 750.000 réfugiés et migrants sont déjà arrivés depuis le début de l’année en Europe, selon l’ONU. Les chefs d’État et de gouvernement vont presser leurs homologues africains de coopérer davantage aux retours des migrants économiques vers l’Afrique.

Même si les projecteurs se sont déplacés ces derniers mois sur la « route des Balkans » et les réfugiés syriens, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE doivent rencontrer leurs homologues africains pour s’attaquer aux « causes profondes » qui poussent tant d’Africains à tenter de gagner l’Europe au péril de leurs vies. Cette semaine une cinquantaine d’associations de défense des étrangers ont appelé l’Union européenne à ne pas « sous-traiter » sa politique d’asile à des pays bafouant les droits de l’Homme. Selon ces organisations « certains axes du projet du sommet » risquent de porter atteinte aux droits des migrants et des demandeurs d’asile. Confrontés à une forte hausse des arrivées sur leur sol, les Européens comptent faire pression sur les pays africains pour qu’ils coopèrent davantage au retour chez eux, de leurs migrants irréguliers, notamment par des aides financières, mais aussi logistiques, et avec des plans de réinsertion. Ces organisations dénoncent aussi la volonté de l’UE de créer un « centre multimodal » à Agadez, au Niger, zone de transit des migrants à destination de la Libye, dans une région où selon elles « il sera particulièrement difficile de vérifier les normes minimales en matière d’accueil et de faire respecter les droits fondamentaux« .
Ce sommet permettra au Mali de proposer des solutions pour lutter contre l’immigration. Parmi les propositions du président de la République, la formation des jeunes et leur insertion dans les milieux économiques.Selon le chef de la communication présidentielle, « les risques pris par les jeunes pour l’aventure sont une perte énorme pour le pays ».
Racine Thiam est au micro de Mouhamadou Touré :
« Actuellement nos jeunes partent beaucoup à ce qu’on appelle l’aventure. Ils prennent énormément de risques. Beaucoup d’entre- eux meurent dans le désert ou dans la mer, ce qui est une perte énorme pour des pays qui ont besoin de leur jeunesse vaillante pour travailler à l’essor économique du pays.
C’est un problème pour l’Europe, parce que sous les vagues d’immigration, ils sont arrivés à un point de saturation. Tout ceci concoure à dire qu’il faut trouver des solutions et les solutions préconisées par le Mali sont le développement des zones qui sont les réservoirs d’immigrés potentiels. Il faut y travailler sérieusement avec l’aide de toute la communauté internationale pour donner envie aux jeunes de rester. Ça passe par la formation, ça passe par l’éducation, ça passe par l’aide à l’insertion dans des milieux économiques dans leurs zones. Et tout ceci sera discuté et le président de la République est mandaté par l’ensemble du peuple malien, par la diaspora (cela a été fait à Paris) pour effectivement mettre en exergue le point de vue du Mali lors de ce sommet ».
La Fédération des associations des immigrés de la région de Kayes se dit pessimiste quand à l’aboutissement de ce sommet de Malte. Pour son président, « depuis 5 ans, aucun sommet sur l’immigration n’a pu aboutir à quelque chose ». Selon Mamadou Bathily, « avant de parler d’immigration, il faut d’abord développer notre pays ». Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré :
« Aujourd’hui ce que nous demandons d’abord, c’est un développement réel de notre pays avant de parler d’immigration. Il est vital pour nous aujourd’hui. Parce que vous savez très bien qu’aucun pays ne peut se développer sans ses bras valides. Hors le drame aujourd’hui, c’est que tous ces jeunes qui quittent leur ville n’est pas une bonne chose pour le Mali. Donc ça c’est la première des choses. La deuxième des choses, c’est que pour moi c’est un sommet pour un sommet. Parce que tous les sommets que j’ai suivi depuis 5 ans n’ont abouti à rien. C’est des palabres, et puis une fois rentré chacun chez soi les problèmes demeurent les mêmes. Donc moi je vois pas grand chose pour ce sommet, certainement c’est mon point de vue personnel. Maintenant s’il y a des améliorations par rapport à la situation, tant mieux. Mais je n’ai pas grand espoir, franchement parlé ».