Otage d’AQMI : l’australienne, Jocelyn Elliott, libérée « sans condition »
L’otage Australienne Jocelyn Elliott libérée, au palais présidentiel de Ouagadougou, à côté du président (Crédit AFP)

Otage d’AQMI : l’australienne, Jocelyn Elliott, libérée « sans condition »

L’Australienne Jocelyn Elliott, est arrivée ce lundi matin à Ouagadougou. Elle a été relâchée samedi après avoir été kidnappée avec son mari médecin à la mi-janvier au Burkina Faso par des jihadistes liés à Al-Qaïda.

Jocelyn Elliott, est arrivée à bord d’un avion présidentiel nigérien en compagnie de la ministre nigérienne des Affaires étrangères Aichatou Kané Boulama.
Jocelyn Elliott a été accueillie par le ministre des Affaires étrangères Burkinabè. Ce dernier devait l’accompagner au Palais présidentiel où elle était attendue dans la matinée par le chef d’État. Vêtue d’un pagne rouge, Jocelyn Elliott n’a fait aucune déclaration à son arrivée.
Les époux Elliott vivaient au Burkina depuis 1972 et étaient engagés dans des opérations humanitaires en faveur des populations de la province du Soum et celles des pays voisins du Mali et du Niger. Chirurgien de formation, le Dr Elliot dirigeait une clinique.
Le couple était apprécié par les habitants de Djibo qui se sont mobilisés pour demander leur libération. L’enlèvement du couple australien avait été revendiqué par Ançar Dine, de Iyad Ag Ghaly, au nom de ‘l’Emirat du Sahara ».

L’Australienne Jocelyn Elliott, a déclaré à son arrivée à Ouagadougou vouloir retrouver son époux et rester au Burkina. Elle a lu une courte déclaration en français à la presse, mais n’a pas évoqué ses conditions de détention, ni de libération.

La libération « sans condition » de l’otage australienne Jocelyn Elliott « ne peut en aucun cas être un espoir pour Béatrice Stockly ». Selon Serge Daniel, journaliste et spécialiste des questions sécuritaires au Sahara, « la libération de Jocelyn Elliott est due à son âge avancé ». « Les ravisseurs n’ont pas demandé de rançon pour elle, mais ils pourront récupérer cette rançon sur son époux », dit-il.
Serge Daniel est joint par Ayouba Sow :
« D’une manière générale, il faut savoir qu’Al-Qaïda au Maghreb Islamique a l’habitude de libérer les femmes enlevées avant les hommes. Alors, ce que dit Al Mourabitoune, qui revendique la libération de l’Australienne, qui dit, nous avons reçu des instructions de notre hiérarchie pour ne pas faire du mal aux femmes. C’est de dire par exemple que l’Australienne était très âgée. Elle avait plus de 70 ans et qu’elle risquait, peut-être, de mourir dans les bras d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique. Face à ce qui peut être une pression, ils ont décidé de la libérer à cause de son âge. Pourquoi on libère l’Australienne et pourquoi au même moment on garde Béatrice Stockly ? Donc, il y a des éléments que je ne maîtrise toujours pas. Ce n’est pas parce qu’on libère l’Australienne que les jihadistes sont plus gentils, non. Ça peut être aussi une stratégie. Ils ne veulent pas arrêter une femme, elle est âgée, mais ils savent très bien que s’ils n’ont pas payé de rançon pour la libérer ce n’est pas un problème. Pour libérer son mari, en ce moment, ils peuvent doubler le montant de la rançon ».

Au même moment, l’insécurité sévit dans plusieurs localités du pays. A Douentza, dans la région de Mopti, un homme armé a assassiné un civil autochtone de la ville de Boni à 90 kilomètres de Douentza. Les faits se sont déroulés vers 19h 30 au cours de la nuit de dimanche à lundi. La victime quittait la mosquée pour rentrer chez elle. Allaye Dicko, la victime a croisé un homme armé qui a tiré sur lui avec une arme de guerre.