Nord du Mali : naissance d’un groupe armé touareg, le CJA
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Nord du Mali : naissance d’un groupe armé touareg, le CJA

Un nouveau groupé armé dirigé par des touaregs de la tribu Kel Ansar vient d’être créé au nord du Mali. Tout en réaffirmant son adhésion au processus d’Alger, la communauté Kel Ansar et ses alliés décident de la création d’un mouvement politico-armé dénommé « Congrès pour la Justice dans l’Azawad » (CJA). Son objectif est de garantir la viabilité et la fiabilité de l’application de l’accord, particulièrement dans les régions de Tombouctou et de Taoudenni.

Le bureau provisoire du CJA est dirigé par l’ancien ministre de la fonction publique Hama Ag Mahmoud. L’État-major militaire n’est autre que le colonel Abass Ag Mohamed Ahmad, déserteur de l’armée malienne qui a regagné un moment le HCUA, le MNLA avant d’intégrer aujourd’hui le Congrès pour la justice dans l’Azawad.

La multiplication de mouvements armés s’explique selon certains observateurs, par l’insécurité et l’absence de l’Etat dans ces régions. Selon eux, l’émergence de ces regroupements s’explique aussi avec la perspective des cantonnements et de la réinsertion des ex-combattants et prouve également que la Coordination des Mouvements armés de l’Azawad est « fragilisée ».
 
Souleymane Drabo journaliste éditorialiste au journal l’Essor est joint au téléphone par Mariam Maïga. Pour y faire face, ces observateurs recommandent la réaffirmation de l’autorité de l’Etat dans les zones où il est aujourd’hui absent.
« Quand vous voyez la situation actuelle, on en revient à un état qu’on avait déjà déploré avant les négociations d’Alger. Avec la naissance du congrès pour la justice dans l’Azawad, on assiste à une fragmentation de la coordination des mouvements armés de l’Azawad. Actuellement, l’unité au sein de la CMA est fortement menacée. Chacun essaie de s’appuyer sur sa communauté pour essayer de retirer au maximum le bénéfice de l’application de l’accord d’Alger. Et si la sécurité revient à Kidal, il faudra encore résoudre le problème de tous ces interlocuteurs qui aujourd’hui, prétendent à une place à la table de conduite du processus de paix ».
Faut-il être inquiet de la situation ?
« Bien sûr ! Ce congrès pour la justice dans l’Azawad parle théoriquement au nom des Kel-Ansar ; alors que les Kel-Ansar ont déjà un chef traditionnel nommé cette année. Donc, c’est un peu la pagaille qui est mise au sein de la communauté Kel-Ansar et la pagaille qui est mise aussi dans le paysage au nord du Mali ».