Mali-Russie : sécurité et développement au cœur de la visite de Bogdanov
Vladmir Poutine

Mali-Russie : sécurité et développement au cœur de la visite de Bogdanov

Le Vice-ministre russe des affaires étrangères de la Russie, Mikhaïl Bogdanov, est attendu aujourd’hui à Bamako. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre des consultations politiques bilatérales entre le Mali et la Fédération de Russie pour le renforcement de la coopération entre les deux pays. Au cours de ses différentes rencontres le diplomate russe devrait aborder plusieurs questions avec les autorités maliennes, dont la crise sécuritaire au Mali et l’aide au développement.

Cette visite sera marquée par des consultations politiques bilatérales entre le Mali et la Fédération de Russie. La délégation russe sera conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères et Représentant spécial du président de la Fédération de Russie pour le Moyen-Orient et l’Afrique Mikhaïl Bogdanov.

Plusieurs rencontres sont prévues au cours de cette visite au Mali. Parmi les sujets qui seront abordés figurent entre autres la crise au Mali, la mise en œuvre de l’Accord de paix, le rôle de la communauté internationale et des communautés sous régionales, la guerre contre le terrorisme, le narcotrafic…
Les relations entre le Mali et la Russie sont vieilles de 56 ans. Lors de la célébration de la fête d’indépendance, des manifestants ont réclamé, devant son ambassade, « le soutien de la Russie dans la résolution de la crise malienne ». Ensuite, s’en est suivie la signature d’une pétition pour « inciter la population à adhérer à l’intervention militaire de la Russie » dans la résolution du conflit du Nord Mali.
Pour certains observateurs, la visite au Mali du vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie est très suivie au regard des enjeux géostratégiques. Selon ces analystes, la diplomatie malienne peut travailler à rendre cette coopération « plus bénéfique pour le Mali sans rompre d’avec les partenaires traditionnels comme la France ».
 
Alexy Kalembri est éditorialiste au quotidien « Les Echos ». Il est joint par Mariam Maïga.
« Nous avons été des camarades de la Russie quand c’était encoure l’URSS et que nous avions un penchant socialo-communiste. Nous avons beaucoup partagé. Donc, quand le vice ministre des affaires étrangères vient chez nous, il y a beaucoup d’attentes. Nous avons une grande et longue coopération militaire, nous avons une bonne coopération dans le domaine économique également. Vu les enjeux géostratégiques actuels, la visite n’est pas anodine et peut déboucher sur beaucoup de choses ».
 
Cette coopération va-t-elle avoir des conséquences dans les relations entre le Mali et ses partenaires traditionnels comme la France ?
« Indéniablement. Je pense que c’est ce qui freine beaucoup de choses d’ailleurs. Quand les manifestants demandaient à la Russie d’intervenir, c’était sous entendu nous libérer ou nous sortir des griffes de la France. Naturellement, les Russes ne peuvent pas faire cela car malheureusement, nous sommes sous influence française. Il revient à notre diplomatie de manœuvrer, de faire en sorte que nous ne soyons pas perdant dans le jeu ».