Négociations sur le climat : l’Afrique n’est pas satisfaite
Image d'illustration

Négociations sur le climat : l’Afrique n’est pas satisfaite

Les travaux sur la COP 22 se poursuivent à Marrakech, au Maroc. Le bilan de cette première semaine de négociations « n’est pas satisfaisant », selon le président du groupe Afrique composé des 54 pays africains à la COP22. Cette semaine était consacrée aux échanges préparatoires à l’arrivée des chefs d’État prévue lundi prochain. Il s’agit de trouver un accord avant la fin de leur départ.

« On n’est pas très avancé », estime Seyni Nafo, qui préside le groupe Afrique avant de conclure par une note positive. Il rappelle que les négociations connaissent toujours une phase dure durant laquelle les pays défendent leurs positions, avant de céder à des compromis.
Les trois grands enjeux des discussions portent sur la consolidation des mesures techniques, juridiques et opérationnelles de l’accord, l’urgence de la mise en œuvre des projets d’adaptation, et l’assurance du financement des différents programmes de chaque pays qui ont été présentés dans leur version définitive en amont de la conférence.
Les pays développés se sont pourtant engagés à travers une feuille de route à doubler le financement public pour l’adaptation. Insuffisant, ont répondu les pays africains qui demandent un engagement ferme avant la fin des négociations. Ils souhaitent également qu’un cadre de dialogue soit mis en place entre pays développés et pays en développement pour assurer l’évaluation concrète des activités sur le terrain d’ici 2020, et continuer la mobilisation financière estimée à 100 milliards de dollars par an.
L’arrivée des chefs d’État lundi marquera le début des jeux et compromis politiques pour arriver à un accord ».

Cette arrivée des chefs d’Etats est annoncées alors les contributions des pays pour lutter contre le changement climatique sont devenues définitives. Les engagements des pays ont été revus à la hausse avant la COP22 à Marrakech au Maroc. Des engagements qui seront contrôlés par un groupe d’experts de l’ONU. Ce qui est perçu par certains membres de délégations africaines comme une forme de contrainte.

A la COP 21, les Etats avaient fait une évaluation de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils avaient identifié les domaines prioritaires en matière de pollution et proposé des solutions à travers des projets concrets. Avec ces contributions, chaque pays a constitué son propre programme d’action intitulé « Contribution Prévue Déterminée Nationale ou CPDN ». Ce document devait permettre au Groupe d’experts onusiens intergouvernemental pour les changements climatiques, le GIEC, de contrôler l’avancée des engagements de chaque nation. Seulement, voilà, le GIEC, a trouvé que les propositions n’étaient pas suffisantes pour atteindre l’objectif. Selon eux, ces contributions allaient mener à une hausse de température globale de 4°C contre les 2°C fixés. Des efforts ont donc été demandés à l’issue du sommet de Paris…
Aboubacar Diabaté, directeur de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable et membre de la délégation malienne.

« Ce que chaque pays voulait faire comme effort pour réduire n’était pas suffisant pour stabiliser quand même l’évolution de la température à 2°, ou 1,5° C. Donc, il a été demandé à chaque pays de revoir sa copie pour être un peu plus ambitieux et ce qui a été fait. Donc, ce que vous aviez déposé maintenant, on l’a appelé CDN (contribution, déterminée au niveau national), c’est-à-dire l’effort que nous avons envi de faire dans les 5 prochaines années pour réduire et là, maintenant, ça s’impose à vous et c’est là où la discussion se focalisait. Est-ce qu’il y a eu une contrainte ? Est-ce qu’il n’y a pas contrainte ? Mais à partir du moment où le pays a déposé auprès des Nations unies sa contribution, le pays est tenu quand même de respecter ».

Ces nouvelles propositions validées par les pays et déposées avant la COP 22 sont donc devenues définitives. Elles sont désormais appelées CDN, « Contributions Déterminées Nationales ».
A noter que les contributions des pays en voie de développement sont conditionnées par leur financement, notamment à travers le fonds vert climat. Un fonds qui devrait atteindre 100 milliards de dollars par année à compter de 2020, mais qui n’en capitalise pour l’instant que 6 milliards.