Nord et Centre : la rentrée scolaire sur fond d’insécurité
Une salle de classe de l'ecole Notre Dame du Niger à Bamako

Nord et Centre : la rentrée scolaire sur fond d’insécurité

La rentrée scolaire 2017-2018 a eu lieu ce lundi sur l’ensemble du territoire malien. Elle intervient dans un contexte où plus de 500 écoles restent fermées dans le Centre et le Nord du pays. Dans la seule région de Mopti, plus de 200 établissements sont fermés. Une situation qui s’explique par la recrudescence de l’insécurité dans cette région où l’administration est absente dans plusieurs localités.

Au Nord du pays, précisément dans la région de Kidal, selon le gouverneur, à part la ville de Kidal et Tessalit, la rentrée n’a pas été effective dans plusieurs autres communes de la région. Mais il y a quelques jours, le directeur de l’académie de la région a annoncé la réouverture d’une dizaine d’établissements.
Dans le cercle de Goundam, les écoles des communes de Tilemsi, Razelma, Gargando et Essakane n’ont pu rouvrir depuis 2 ans.
A Youwarou dans la région de Mopti, excepté le chef lieu de cercle, aucune école n’est opérationnelle dans cette partie du Mali.
Dans le cercle Tenenkou, notamment à Diafarabé, il n’y a pas eu de rentrée scolaire cette année, tout comme à Ouro Modi, Toguerekoumbé et Kouakourou dans le cercle de Djénné où des groupes terroristes menacent des enseignants de mort.
Au Centre et au Nord du pays, plus de 500 écoles restent fermées depuis deux ans du fait l’insécurité. Les attaques sur les axes routiers sont devenus récurrentes rendant difficiles les déplacements dans les régions du pays.
A Bamako, les cours ont donc repris dans l’écrasante majorité des établissements. Mais l’’affluence n’était pas à hauteur de souhait. Et les responsables scolaires sont aussi confrontés aux problèmes d’orientations des nouveaux lycéens et élèves du secondaire.
C’est dans une atmosphère calme que les élèves ont repris le chemin de l’école ce matin. Dans certains établissements, l’affluence est morose. C’est le cas du Groupe scolaire Mamadou Konaté. Dans cet établissement, il y’a peu d’élèves dans les classes. Selon le coordinateur du groupe, cela est du au fait que certains n’ont pu quitter à temps leurs lieux de vacances. Il rassure que toutes les dispositions sont prises pour une bonne année scolaire. Abdramane Diallo Directeur coordinateur du groupe scolaire Mamadou Konaté

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Pour cette rentrée, des difficultés sont à signaler dans les orientations. Selon le Proviseur du lycée Notre Dame, jusqu’à ce matin, il n’ pas encore la liste des élèves orientés dans son établissement. Sœur Dénise Kodio, Proviseur du lycée Notre Dame.

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Quant aux élèves, on peut constater sur le visage de certains la joie de reprendre les cours, chez d’autres, la peur pour une première journée. Mais pour Fadimata Maïga c’est un plaisir de revoir ses camarades de classes.

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Cette rentrée scolaire intervient cette année alors que les écoles « Horizon » appartenant au prédicateur turc Fetullah Gulen sont passées sous le contrôle de la « fondation Maarif » proche du gouvernement turc. Un passage qui a suscité des débats entre parents d’élèves et autorités scolaires mais aussi élus de la nation. Toutefois les élèves ont repris les classes ce matin.
Le sort des 3200 élèves de Bamako et de Ségou de l’ex-Collège Horizon était menacé pour cette rentrée scolaire 2017-2018. Bien que les parents d’élèves et élèves étaient inquiets pour cette reprise les cours ont bien repris à la date prévue. Cela fait suite à un consensus entre le Premier Ministre les parents d’élèves et les nouveaux propriétaires de l’établissement. Souleymane Traoré est le Directeur d’études de l’école Ex Collège Horizon.

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Des parents soucieux sont inquiets et estiment que les causes de cette situation ne doivent en aucun affecter l’avenir des élèves.
Mamoudou Abdoulaye Diallo:

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Néanmoins, certains parents d’élèves ne sont toujours pas d’accord avec la décision du gouvernement du Mali de transférer les établissements de Collège Horizon à la Fondation Maarif de eTurquie. Certains sont parvenus, malgré les tracasseries à transférer leurs enfants dans d’autres établissements scolaires.
De son côté, la Fédération nationale des associations des parents d’élèves et étudiants du Mali exprime sa colère et se dit « très préoccupée » par la situation des écoles fermées au Nord et au Centre du pays. Les responsables de cette association exhortent les autorités, les enseignants et les étudiants eux-mêmes à fournir « plus d’efforts » pour la bonne marche de l’école malienne.