Le Mali, inquiet,  s’installe dans la crise ébola
L'Hopital regional Fousseiny N'Daou de Kayes

Le Mali, inquiet, s’installe dans la crise ébola

Aucune des 43 personnes placées sous surveillance médicale à Kayes , à la suite du premier cas d’Ebola qui a causé la mort d’une fillette de 2 ans, ne présente de signe de contamination.

Cette précision vient du ministère de la santé. D’importants lots de matériel pour lutter contre la propagation sont arrivés hier à Kayes,

Les 43 personnes isolées dans la région de Kayes après avoir été en contact avec la fillette « ne manifestent pour le moment pas de signe de la maladie », selon l’un des conseillers du ministre de la Santé Ousmane Koné.
La fillette contaminée étant préalablement restée environ trois heures à Bamako, une dizaine d’autres personnes étaient toujours sous surveillance hier dans la capitale malienne.
Il s’agit des membres de la famille chez qui la fillette a brièvement séjourné sur le chemin de Kayes, à son retour de Guinée . Sur place la mobilisation se poursuit à Kayes. Les nouveaux équipements, des combinaisons de protection, des gants, et du matériel de désinfection sont arrivés selon les responsables des équipes médicales. Le Programme alimentaire mondial a annoncé samedi avoir acheminé au Mali pour le compte de l’Organisation mondiale de la Santé une tonne de matériel suite à l’annonce du premier cas identifié la semaine dernière à Kayes.
L’OMS l’organisation mondiale de la santé s’inquiète de la situation des personnes qui ont été en contact avec la fillette dans le car qui l’a conduite avec sa grand mère de Bamako à Kayes. Pour l’organisation retrouver les passagers est une priorité :
« La malade quand elle a quitté la Guinée a fait un transit a Bagadadji. La famille a été identifiée. 25 personnes ont été en contact avec la malade. Ces 25 personnes sont suivies matin et soir. Nous avons fait le point hier et aujourd’hui. Mais ce qu’il y a, je ne vous le cache pas, on ne commait pas les personnes qui ont emprunté le car avec la malade de Bamako à Kayes. On ne connais pas tous ceux qui ont emprunté le car. Toutes les personnes qui étaient dans le car ne sont pas forcement rentrées en contact avec la malade. Mais nous voulons avoir ces personnes et les interroger. On a eu la liste avec la compagnie de transport mais on a pas leurs contacts. On est entrain de les chercher activement. Des centres d’isolement on été identifiés. Si jamais on a un cas suspect, on a un endroit ou on peut le mettre et le suivre. Vraiment on peut dire à la population de se calmer, garder la sérénité. Toutes les dispositions sont prises, on pense que la situation est maîtrisée ».
Le choc a été grand à Kayes à l’annonce de l’apparition de l’épidémie ébola dans ville. Depuis la mobilisation de tous les acteurs qui luttent contre les risques de propagation commence semble-t-il à rassurer la population par ailleurs toujours inquiète.
Mama Théra chef de division au service régional d’hygiène :
« Au tout début les gens étaient inquiets mais à l’heure où on est actuellement il y a eu beaucoup de sensibilisation à l’endroit de la population. Les gens sont sereins aujourd’hui, ils sont calmes, tout le monde vaque à ses occupations. Pour ce qui est des personnes suspectes et les personnes en contact avec la fillette sont tous isolés aujourd’hui. Chaque jour les radios sont synchronisées ici pour passer des nouvelles. Il y a aussi un agent de la santé qui passe à 16 h à l’ ORTM pour donner des informations. Au sein de la population, avant les gens n’avaient pas compris mais il y a eu beaucoup de sensibilisation, il y a eu des assises. Tu te promènes en ville aujourd’hui, tu vas trouver que partout il y a des groupes de lave mains collectifs. Ces dispositifs sont partout en ville ».
Le décès de la première victime de la fièvre ébola a profondément choqué les habitants du pays notamment ceux de Kayes et de Bamako. La crainte de voir la maladie e propager est au cœur de beaucoup de conversations dans la capitale.
« Oui je m’inquiète beaucoup du moment où je ne sais pas qui ont été en contact avec la petite décédée. Des inquiétudes par rapport au fait que tout au long du trajet des personnes ont été en contact avec cette dame et ces personnes, il n’est pas sûr de les retrouver ».
« Oui ça nous fait très peur. Ici nous ne sommes pas protégés. Il y a des gens qui mangent sans laver leurs mains ».
« Moi personnellement, je n ‘ai pas peur par ce qu’il y a des pratiques qu’il faut adopter et beaucoup de personnes n’adoptent pas ces pratiques là. C’est pourquoi je dis que je n’ai pas peur pour moi j’ai peur pour les autres pas pour moi ».
« C’est inquiétant. Quand on dit l’Ebola est dans le pays tout le monde est inquiet. Pour ne pas que ça affecte tout le monde. Par ce qu’on peut s’attendre à tout avec l’Ebola ».
« La situation est plus dramatique. Il ne faut pas la prendre à la légère parce que c’est un problème de santé publique. Et ensuite le problème, il faut voir au niveau des frontières. Par ce qu’on a une frontière poreuse ».