Fête du 1er Mai: parcours du combattant pour le travailleur malien
Défilé lors d'une célébration du 1er Mai (image d'archives)

Fête du 1er Mai: parcours du combattant pour le travailleur malien

Le Mali a célébré aujourd’hui le 1er mai, la fête internationale du travail. L’Union nationale des travailleurs du Mali, la principale centrale syndicale a organisé un défilé sur le boulevard de l’indépendance. Des autorités mais aussi des services socio-professionnels ont participé à cette fête qui était placée sous le signe de « la réconciliation et de la paix ». Cette fête intervient au moment où la condition du travailleur malien est loin d’être reluisant, sans oublier les violations fréquentes des libertés syndicales.

Pour cette journée du 1er mai, le boulevard de l’indépendance a drainé du monde. Les travailleurs maliens sont sortis massivement pour magnifier leur journée. Pour cette dame, le premier mai est très significatif. Cependant, elle déplore l’absence du Président de la République « Le 1er mai représente beaucoup pour nous les travailleurs et travailleuses du Mali, parce que c’est grâce à cette occasion que l’Etat connaît nos doléances. Mais ce qui ne m’a pas du tout plu, c’est l’absence du Président IBK »..

Pour l’UNTM, la condition du travailleur malien a connu des améliorations même si tout n’est pas rose. Maouloud Ben Katra, secrétaire général adjoint de l’UNTM « c’est vrai que nous venons de conquérir de haute lutte positive pour le monde du travail, mais ça veut pas dire que tout est rose, mais ce que nous avons gagné, nous l’avons pris et nous allons veiller à ce que le prix sur le marché puisse être conforme à ce que nous gagnons. Dire que tout est rose pour le travailleur ce serait trop dire. Il faut relativiser ».

Après les mouvements de grève lancés en 2014, l’UNTM affirme avoir obtenu satisfaction sur tous les points de revendications soumis à l’Etat. Et selon Maouloud Ben Katra, le gouvernement n’a pas encore failli à ses engagements « Nous avons eu satisfaction sur l’ensemble des points et rien qu’hier, vous avez vu les décisions qui ont été prises par le Gouvernement qui rentrent dans le cadre du respect de l’application de ces points de revendications. Nous n’avons rien à dire, le Gouvernement est en train de suivre sérieusement ces points de revendications ».

Le défilé a aussi été l’occasion pour les organisateurs d’appeler les Maliens à œuvrer pour la réconciliation et la paix sans lesquelles aucun développement socio-économique n’est possible.

Pour la Confédération syndicale des travailleurs du Mali, CSMT, la célébration de la journée du travail intervient au Mali dans un contexte marqué par « les violations flagrantes des droits des travailleurs, notamment les licenciements abusifs et l’absence de liberté syndicale dans certaines entreprises ».
Pour Oumar Barou Diallo de la CTSM, « Etat a le devoir de veiller au respect de ces droits ». Il était l’invité de notre émission « Grand Dialogue »
« Les droits des travailleurs ne sont pas respectés, parce que des gens sont encore licenciés pour avoir fait des gréves. Nous avons recensé au niveau de notre centrale syndicale près de 2000 où 3000 licenciements, opérés sur des bases des faits des grèves. Alors que la grève est un acquis, la grève est un droit pour les travailleurs qui peuvent en user comme ils veulent dans les conditions requises. Nous avons enregistré dans les mines d’or beaucoup des licenciements. Nous avons enregistré au niveau de certaines industries maliennes beaucoup de licenciements. Ensuite, il y a des gens qui sont percutés simplement parce qu’ ils veulent installer des comités syndicaux dans leurs entreprises. Cela aussi est un droit qui n’est pas respecté par les employeurs. Nous allons d’ailleurs fait la remarque au cours de la négociation autour de notre cahier de doléances au patronat pour dire vraiment, il faudrait qu’il ait un peu d’ égard et qu’il ait un peu de respect pour les travailleurs même pour les lois et règlements du pays qui autorisent les travailleurs à s’organiser et à défendre leurs intérêts. A ce niveau franchement les droits ne sont pas garantis au niveau de la liberté syndicale et au niveau des droits d’organisation et des négociations collectives ».