La communauté musulmane du Mali a célébré l' »Eïd el fitr »

La communauté musulmane du Mali a célébré l' »Eïd el fitr »

Le Mali a célébré ce vendredi, à l’instar de nombreux pays musulmans la fête de l’ « Eïd el fitr ». Cette année, les maliens ont fêté la fin du Ramadan dans un contexte particulier où malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, le pays reste sous la menace jihadiste.

L’Eïd el fitr couronne l’observation d’un mois de jeûne. C’est un moment de prière, de communion, de retrouvailles entre les musulmans du pays, mais aussi entre les musulmans et les frères d’autres confessions religieuses. La célébration de l’Eïd el fitr intervient près d’un mois après la signature de l’accord de paix et de réconciliation entre le Gouvernement et les groupes armés du nord.

Une signature qui suscite chez beaucoup de maliens l’espoir d’un retour de la paix, de la stabilité et de l’unité. « La fête se passe cette année avec un soulagement au cœur suite à la signature de l’accord de paix », a déclaré un fonctionnaire qui a requis l’anonymat.

Cependant l’application de l’accord tarde à voir le jour. Et le pays reste confronté à l’équation jihadiste dont les attaques se sont déportées depuis quelques semaines au centre et au sud du pays. Cette semaine plusieurs présumés terroristes ont été appréhendés et un important camp d’entraînement des jihadistes a été démantelé dans la forêt de Sama à la frontière ivoirienne. Pour beaucoup de maliens « la menace jihadiste reste prégnante et elle doit être prise au sérieux ».

A kidal, ville occupée par les groupes rebelles, depuis 2012, une partie de la population n’a pas fêté aujourd’hui. Celle-ci préfère attendre la décision de la CMA. Une situation que certains maliens déplorent estimant que c’est la preuve que « le pays n’a pas retrouvé son unité».

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a participé ce matin à la prière de l’Eïd el fitr à la grande mosquée de Bamako. A la fin de la prière, le président IBK a appelé tous les maliens à s’unir et à prier pour la paix dans le pays. Il est au micro de nos confrères de l’ORTM.
« On ne peut que prier pour la paix dans ce pays, encore encore, sans jamais nous lasser. Et si nous nous souvenions une seconde que nous aspirons à être des musulmans dignes de ce nom, pas des musulmans de façade. Mais de vrais musulmans dans nos cœurs parce que seul cela est admis par Allah soubhana wataala. Donc c’est un jour de méditation profonde pour chacun et chacune d’entre nous. Surtout, que nous fassions en sorte que l’estime qu’a notre pays aujourd’hui se répercute en nous dedans. Que nous ayons un peu confiance en nous-même. D’arrêter de nous auto-flageller, il n’ y a aucune raison. Le pays avance et il avance inexorablement inchallah »

A Kidal, une partie de la population n’a pas célébrée l’Eid el fitr aujourd’hui. Ceux qui n’ont pas fêté attendent la décision de la commission des Ulémas de la CMA qui a demandé à la population de ne pas fêter parce qu’elle n’a pas aperçu la lune. Écoutons le témoignage d’un habitant de Kidal joint au téléphone par Mariam Coulibaly.
« Une grande partie de la population de Kidal a rompu le jeune même si les gens ne sont pas partis sur la grande place publique pour prier. Ils ont rompu le jeune et ils ont suivi le reste du pays. Il y a un grand prêcheur influent ici de la mosquée de Tambar qui a dit aux gens que c’est aujourd’hui la fête, qu’ils peuvent boire. La prière sur la place publique, ça c’est pour demain donc on peut dire que c’est demain la fête. Les gens sont divisés, il y a ceux qui ont rompu le jeune aujourd’hui, il y a ceux qui continuent de jeûner jusqu’à demain. Rien ne reflète un jour de fête ici, les boutiques sont ouvertes, le marché est ouvert, il n’y a rien sauf qu’il y a une partie de la population qui a suivi le reste du pays et d’autres aussi qui ont bu mais sans pouvoir fêter ».