Les victimes du crash du vol d’Air Algérie inhumées à Bamako: les familles exigent « des explications »
Lieu du crash à Gossi au Nord (Crédit AFP)

Les victimes du crash du vol d’Air Algérie inhumées à Bamako: les familles exigent « des explications »

Les familles des victimes du crash du vol d’Air Algérie en 2014 au Nord, qui a fait 116 victimes, ont appris que les restes de leurs proches ont été inhumés au cimetière de Bamako. Ils veulent savoir ce qui s’est passé.

Ces familles avaient récupéré les restes identifiés de leurs proches, elles souhaitaient désormais que les restes non identifiés puissent être rapatriés et enterrés à Ouagadougou, où une stèle doit être érigée en hommage aux victimes du crash.

Les associations de familles de victimes burkinabè, françaises et libanaises avaient unanimement exprimé leur désir de voir inhumées les restes de leurs proches à Ouagadougou. Elles avaient entrepris des démarches dans ce sens auprès des autorités impliquées, « dont le ministre malien des Transports ».
En mai dernier, les familles « ont appris contre toute attente, que les restes non identifiés de leurs proches, après avoir été conservés à Gao, ont été inhumés au cimetière de Bamako, sur décision de la justice malienne ».
Cela, affirme l’association des familles, « sans aucune information aux familles et sans explication ». Ses responsables indiquent avoir obtenu des informations contradictoires.
Selon eux, « il y a une stèle à Bamako, mais ils disent ne pas savoir ce qu’il y a en dessous ». L’association veut savoir « ce qu’il est devenu des corps et quels sont les recours », pour obtenir un transfert des restes vers la capitale burkinabè. Selon les familles, « personne n’ira jamais à Bamako ».
Un Malien figurait parmi les 116 victimes du vol AH 5017 d’air Algérie. La famille de cette victime confirme que les restes non identifiés des victimes ont été enterrés à Bamako. Mamadou Diallo, frère de la victime malienne Bakary Diallo, estime que sa famille n’a aucun avis à donner par rapport à la demande de transfert des restes à Ouagadougou. Il est joint au téléphone par Ayouba Sow :
« L’officier chargé des enquêtes nous a approché pour connaître notre avis par rapport au transfert à Ouagadougou des restes post-mortem demandés par l’association des familles de victimes burkinabè et françaises. Moi, je suis déjà membre de l’association. Je leur ai dit, qu’en tant que membre de l’association, on reste solidaire de l’avis favorable qui sera dégagé. Puisque ce sont les autorités qui sont en charge de la gestion. Je leur ai dit que notre famille n’a pas d’avis à donner. Je sais que les restes post-mortem ont été enterrés à Bamako. Mais nous, on n’a pas été officiellement invité pour assister à l’ensevelissement de ces post mortem ».
Vous en tant que membre d’une famille de victimes, est-ce que vous êtes favorables à ce transfert ?
« Nous, nous restons derrière l’avis des autorités. Je n’ai pas d’avis à donner par rapport au transfert. Je l’ai même dit à l’association quand elle a effectué un sondage au niveau des familles ».
Le ministère des transports, que nous avons joint, explique que ces restes non identifiés appartiennent à toutes les victimes dont celle d’origine une malienne . Pour le ministère, l’accident ayant eu lieu sur le territoire malien, les restes non identifiés ont donc été enterrés au Mali. Le ministère précise également qu’ « aucun nom n’a été inscrit sur la stèle étant donné qu’elle appartient aux 116 victimes ».