Procès Sanogo : travail en coulisse des  avocats des parties
Sanogo, hier à la barre avec ses avocats (Photo Ministère de la justice)

Procès Sanogo : travail en coulisse des avocats des parties

Le procès de l’ex chef de la junte militaire Amadou Haya Sanogo et de 17 autres co-prévenus reprendra demain vendredi. La partie civile et les associations de défense des droits de l’homme attendent la reprise des débats. Les avocats de la défense ont passé la journée à échanger avec leurs clients pour définir une stratégie commune.

Les 17 avocats de la défense ont enchaîné les réunions tard dans la nuit et ce matin. Ils ont rencontré en milieu de matinée leurs clients. Ces derniers ont passé la nuit au gouvernorat. Ensemble ils vont définir une ligne commune de plaidoyer.
La ville de Sikasso était calme ce matin et en début d’après midi. Une centaine de partisans de l’ancien chef de la junte sont présents depuis l’ouverture du procès hier. Ils sont venus notamment de Bamako, Koulikoro et de Ségou. Dans la soirée certains des soutiens de l’ex putschiste ont collé des affiches çà et là dans la ville, notamment autour de la salle d’audience.
Les familles des victimes, elles sont logées dans un hôtel à une quinzaine de kilomètres de la ville. La délégation forte d’une cinquantaine de personnes est habillée de blanc en signe de paix, précise des membres. Chacun a hâte que l’audience reprenne.
Les débats sont prévus demain vendredi à 9h.
Dans un communiqué l’AMDH et la FIDH ont salué un procès qui « est une opportunité pour les autorités maliennes de démontrer leur volonté à s’engager résolument dans la lutte contre l’impunité des violations graves des droits humains qui ont jalonné l’histoire récente du Mali ».
Les défenseurs de Droits de l’Homme espèrent que le procès reprenne le plus rapidement possible. Ils craignent que la suspension des audiences de mercredi ne soit le prélude à d’autres.

Clémence Bectate est avocate en France et membre de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme. Elle est au micro de notre envoyée spéciale à Sikasso Mariam Maïga :
« Le fait que la Cour ait donné droit à cette demande est bien la preuve que ce procès prend la forme d’un procès parfaitement équitable. Maintenant nous craignons, nous espérons en tout cas qu’il ne s’agit pas d’une demande qui en précédera d’autres et qui viserait à reporter l’ouverture au fond des débats. Nous voulons que ce procès effectivement puisse avoir lieu, qu’il puisse se tenir, que la responsabilité des accusés puisse être examinée par la Cour dans des conditions équitables, bien évidemment. Nous avons vu à la lecture de l’arrêt de renvoi que le dossier d’instruction était un dossier rigoureux, un dossier solide avec des éléments sérieux à charge qui ont été présentés contre les accusés. Maintenant nous voulons que les débats puissent effectivement avoir lieu et que le procès puisse être mené à son terme ».
Le procès Sanogo est aussi suivi de près par la Cour Pénale Internationale. Dans une déclaration, la procureure de la CPI s’est réjouie de l’ouverture du procès de Sanogo. Selon Fatou Bensouda, « la CPI encourage le Mali à poursuivre ses efforts dans la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes graves « . Pour elle,  » la complémentarité est au centre du système institué par le Statut de Rome « .