Retrait d’Anéfis : une délégation de la Plateforme dans la région de Gao.
Anefis sur la carte du Mali

Retrait d’Anéfis : une délégation de la Plateforme dans la région de Gao.

La situation reste toujours confuse à Anéfis. Ce week-end, la Plateforme a finalement annoncé son retrait de la ville après avoir refusé dans un premier temps. Depuis, le groupe d’autodéfense est toujours sur place. Il a délégué ce matin des représentants pour expliquer à la population et à ses combattants les raisons du retrait.

Des sources locales font toujours état de la présence de la Plateforme dans la ville d’Anefis. Des observateurs indiquent que « les forces du Gatia et celles de la Coordination des Mouvements de l’Azawad sont à quelques kilomètres et se font face ». Selon les habitants de la région, « le climat est lourd ». Certains d’entre eux favorables à la CMA auraient quitté la ville pour se réfugier dans les environs. Les autres qui soutiennent la Plateforme ont réaffirmé « leur souhait du maintien de Gatia dans la cité ». Dans la matinée, une délégation de la Plateforme s’est rendue sur place pour expliquer à la population les raisons de son retrait. Pour l’heure on ne sait pas encore qui va assurer la sécurisation de la ville. La Plateforme a demandé « le déploiement de l’armée ». Mais pour l’instant aucun mouvement de troupe n’a été constaté dans ce sens, ni dans celui de l’arrivée des Casques bleus de la Minusma.

Le départ de la Plateforme continue de susciter des réactions. De son côté le président IBK est à Alger depuis hier avec quatre de ses ministres. Les échanges avec les autorités algériennes, portent sur la relance du processus de paix.
Pour certains observateurs, « cette visite peut constituer un déclic après les récents événements à Anefis ».
Alexis Kalembry est éditorialiste au quotidien malien « Les échos ». Il est joint au téléphone par Fatoumata Togola.

« Le palais présidentiel algérien a produit un communiqué dans lequel il explique même les enjeux de la visite. Pour eux, c’est vraiment de relancer le processus de paix. Donc ça c’est le point de vue du coté algérien. Du côté malien, ce qui constitue l’enjeu c’est de voir vraiment l’implication de l’Algérie. Si vous avez vu avec la volonté du GATIA de renoncer à Anefis, si l’Algérie joue sincèrement le jeu, c’est-à-dire être capable de dire au président qu’est ce qu’il nous reproche. Le Mali est à un niveau où il n’a plus le choix. Il a le couteau sous la gorge. Il est incapable d’avoir des armements, il est incapable d’avoir le contrôle sur son territoire ».

La Coordination des mouvements signataires de l’accord du 15 mai 2015 appelle toutes les parties à privilégier la paix. Ses responsables demandent à la CMA et à la Plateforme de « respecter les décisions du comité ad hoc ».
Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune est le président de la COMPIS 15. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.

« Par rapport à cette situation, nous avons apporté nos bons offices aussi bien au niveau de la CMA qu’au niveau de la Plateforme, pour que tout le monde privilégie la paix et que chacun ne cesse de répéter que ce qui est arrivé est regrettable et cela devait arriver. Nous avons appelé à la paix, à la cohésion, à la liberté de circuler des populations. Donc la position de la COMPIS 15 est aujourd’hui que nous ne pouvons que soutenir les parties et appeler la CMA et la Plateforme vraiment à respecter la décision du comité ad hoc, qui est la décision aussi de la médiation et aussi la décision du gouvernement, parce qu’ils sont deux parties importantes du processus. Et nous sommes aussi une partie du processus, c’est cela que nous soutenons. Nous soutenons la paix, la paix, la paix rien que la paix ».

Au même moment, l’insécurité règne toujours dans le pays. Au sud, des bandits armés à bord de motos ont attaqué trois véhicules de transport dans une localité situé à 35km de Nara. Il n’y a pas eu de victimes, mais les bandits ont emporté plus de 20 millions de Fcfa. Selon les autorités locales, les investigations sont en cours pour arrêter les braqueurs.