Fête du travail : un 1er mai sur fond de tension sociale
Défilé du 1er mai

Fête du travail : un 1er mai sur fond de tension sociale

Le Mali a célébré aujourd’hui le 1er mai, la fête du travail. Le thème retenu pour cette journée est : « un climat social apaisé, cadre de dialogue approprié entre tous les partenaires ». Ces festivités ont lieu dans un contexte marqué par des tensions sociales dans différents secteurs sensibles notamment la santé et l’éducation. À Bamako, des rassemblements ont été organisés un peu partout par les différentes centrales syndicales. Elles dénoncent le non-respect des protocoles d’accord par le gouvernement, qui pour sa part affirme que « le droit des travailleurs est globalement satisfaisant au Mali ».

A l’occasion de cette fête des travailleurs qui a lieu sur fond de tension au niveau du front social, des milliers de personnes ont manifesté un peu partout à Bamako et dans les régions. Des rassemblements ont été organisés par les différentes centrales syndicales du pays. Ce 1er mai intervient donc dans un contexte de crise dans différents secteurs, notamment ceux de la magistrature, l’éducation, la santé et le transport. Une grogne dont les effets sont incontestablement ressentis par les populations. Pour les mouvements syndicaux, le bilan reste mitigé malgré les récents accords trouvés avec le gouvernement.

Mme Sidibé Dédéou Ousmane secrétaire générale de la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali, CDTM

« Il y a beaucoup d’autres choses qui sont sur la table du gouvernement. La CDTM a signé un procès de conciliation avec le gouvernement et le patronat. 33 points ont fait l’objet d’accord, mais sur les 33 points, il y a des points qui restent encore qui ne sont pas satisfaits. Donc nous luttons perpétuellement et nous invitons vraiment le gouvernement à travers le comité de suivi du procès-verbal de conciliation à faire de ces points qui restent en suspens ou qui sont en cours d’exécution une réalité pour que le climat social soit apaisé. Parce qu’il ne sert à rien de prendre des engagements, quand on prend des engagements de part et d’autre, il faut les respecter. »

Pour l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, l’UNTM, malgré les difficultés que connaissent les syndicalistes dans leur lutte, des points de satisfactions sont enregistrés. Toutefois, elle prône le dialogue social afin de parvenir à un consensus.

Yacouba katilé secrétaire général de l’UNTM

« Depuis la signature de l’accord que l’UNTM a eu avec le gouvernement en 2014, la mise en œuvre n’est pas définitive, mais l’essentiel a été fait. À la date d’aujourd’hui, lorsque vous voyez la situation des allocations familiales, la situation de l’UTS, la situation de la valeur industrielle qui transposait au niveau privé, il y a eu encore des accords à ce niveau pour pouvoir vraiment les prendre en compte. Je crois qu’on en a fait, mais on n’en finit pas, parce que plus on a quelque chose, plus le besoin est créé, il faut chercher encore. Mais qu’on nous écoute, qu’il y ait le dialogue social pour que nous puissions vraiment gérer l’ensemble des problèmes ».

Pour le ministre du travail et de la fonction publique, « le droit des travailleurs n’est pas bafouillé ». Pour Mme Diarra Raky Talla, le rôle des syndicats est aussi de « contribuer à l’éducation citoyenne de leurs militants. »

 « En écoutant la plupart des propos, nous avons l’impression qu’il n’y a que des devoirs pour l’État. Mais je voudrais rappeler aux partenaires sociaux que c’est vrai leur rôle, c’est la promotion des droits des travailleurs par la revendication, mais leur rôle, c’est aussi l’éducation à la citoyenneté de leurs militants. Le syndicalisme, c’est défendre d’abord l’état de droit et je pense qu’au Mali les droits des travailleurs ne sont pas bafouillés. Certes, les revendications n’aboutissent pas toujours, mais globalement le droit des travailleurs est respecté au Mali ».

Le président de la République dans son adresse à la nation, à l’occasion de cette journée, a affirmé être attentif à la nécessité d’améliorer les conditions de vie des travailleurs malgré les ressources et les capacités limitées de l’État.